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Nadir Hammaoui, Métier : Attaché de Presse

Dans cette interview, nous rencontrons Nadir Hammaoui, attaché de presse passionné par le spectacle vivant. Il partage avec nous son expérience dans le métier, les défis auxquels il fait face et l’importance de croire en un projet pour le promouvoir avec sincérité. Découvrons ensemble les coulisses du métier d’attaché de presse et les stratégies pour maximiser la visibilité médiatique lors d’événements

Emeric Gallego
Art Scène Radio : Voudriez-vous nous parler de votre métier?

Nadir Hammaoui : Le métier d’attaché de presse est un très beau métier; nécessitant beaucoup de temps, de patience, mais surtout beaucoup d’amour et de passion pour le spectacle vivant. Car il faut avoir un vrai amour de ce métier pour défendre des spectacles et savoir les promouvoir, les « vendre » auprès des presses, radios, télévisions, webzines et blogs. Il faut entretenir des belles relations dans ce métier, autant envers les comédiens avec lesquels on travaille qu’envers les presses que l’on invite mais aussi avec les autres attachés de presse; que l’on doit considérer comme des collègues plutôt que des concurrents. Mais le métier ne s’apprend pas comme, nous faisons son expérience avec le temps; et je sais très bien que même après 4 ans (dont un an et demi de manifestations, grèves et Covid) il me reste encore beaucoup de choses à découvrir dans ce domaine.

Art Scène Radio : Comment avez-vous découvert le métier d’attaché de presse?

Nadir Hammaoui : Je suis un amoureux du théâtre depuis mon enfance, bercé par Au Théâtre Ce Soir et toutes les pièces qui passaient à la télévision; et c’était une envie de longue date de travailler autour du spectacle vivant. J’ai commencé à écrire sur les spectacles que j’allais voir, et en côtoyant beaucoup d’attaché de presse par mes critiques; le métier a commencé à m’intriguer, puis a m’intéresser et j’ai décidé de sauter le pas. J’ai passé le mois de Juillet 2019 au Festival d’Avignon à assister l’attachée de presse Charlotte Calmel, qui m’a appris les bases et beaucoup de choses de ce métier en un mois; et à mon retour, J’ai proposé à une amie auteure et metteuse en scène de m’occuper de sa pièce qui démarrait à la rentrée au Funambule Montmartre. J’ai aimé ce que j’ai fait et j’ai eu envie de continuer dans ce domaine; aidé et soutenu par la plupart des attachés de presse dont j’avais fait la rencontre en commençant mes articles.

Quelles sont vos stratégies pour maximiser la visibilité médiatique lors d’événements?

Déjà pour pouvoir promouvoir un spectacle et savoir le «vendre » auprès des presses; il faut bien entendu travailler de concert avec les compagnies afin de mettre en place les documents et médias nécessaires pour donner envie aux presses à venir découvrir les spectacles que l’on défend. Les réseaux sociaux sont devenus aussi des médias très importants maintenant pour faire la promotion d’un spectacle; en y diffusant tout les documents promotionnels (teaser, bande annonce, micro trottoir,…) mais aussi et surtout tout les articles écrits autour du spectacle, notamment dans les groupes regroupants les articles écrits par les blogueurs et web-magazines

Quel aspect de ce métier est le plus compliqué selon vous?

Il y’a maintenant tant de spectacles se jouant en même temps, à Paris comme à Avignon, qu’il est très difficile pour un spectacle de pouvoir se démarquer; et c’est aussi notre travail et notre devoir de les aider. Aujourd’hui il est très compliqué de faire venir un organe de presse voir certains spectacles car lorsque ça ne se joue pas dans un « grand théâtre » ou que la pièce ne se joue qu’une fois par semaine (ce qui arrive de plus en plus, notamment pour les jeunes compagnies qui n’ont pas les moyens ou l’accompagnement d’une production); ils ne daigneront même pas se déplacer, même si la pièce est très belle et/ou qu’elle traite d’un sujet d’actualité.

Avez-vous une anecdote amusante à partager avec nos lecteurs?

Oui; qui est arrivé il n’y a pas si longtemps d’ailleurs : une pièce dont je m’occupe depuis 4 ans participait à un festival de théâtre; et c’est moi qui correspondait par mail avec l’équipe du théâtre et du festival. Et lorsque le spectacle a été annoncé sur le site du théâtre; il y’a eu une petite coquille : le théâtre m’a pris pour le metteur en scène ! Bien entendu dès que l’erreur a été été remarquée; nous avons fait le nécessaire pour la réparer. Sauf que les documents d’impression des flyers et du programme quant à eux étaient déjà partis à l’impression et il était impossible de les corriger… 

Quelles sont les qualités d’un attaché de presse? 

Tout tournée autour du relationnel. Il y’a tout d’abord la présence et l’écoute; car il faut être très présent (même par téléphone) pour les compagnies avec lesquels on travaille. Bien entendu nous sommes engagés pour faire venir la presse au spectacle; mais cela ne veut pas dire que les compagnies ne doivent pas nous voir seulement lorsqu’il y’a une presse présente dans la salle. Il faut être là le plus souvent possible pour les soutenir, les écouter; les aider même si besoin est. Ensuite il y a bien entendu la reconnaissance envers la presse; entretenir de belles relations et de bons contacts avec eux, pas forcément lorsqu’on les invite mais discuter en permanence ; sinon ce ne sont pas de bonnes relations mais des relations intéressées. Et encore ça je dirais pas que c’est dans les qualités d’un attaché de presse; mais de n’importe quelle personne professionnelle et humaine. Et pour terminer il faut beaucoup de patience; car si nous n’avons pas de patience (car on passe la majeure partie de notre travail devant un ordinateur ou au téléphone), on peut pas réussir à faire son travail avec tout le professionnalisme nécessaire et vital pour promouvoir un spectacle

Faut-il vraiment croire à un projet pour mieux le promouvoir?

Ah c’est indispensable !! On ne peut pas parler d’un spectacle avec toute la sincérité nécessaire si on ne croit pas à un projet; c’est impossible ! Moi il m’est déjà arrivé de refuser de travailler sur un projet (qui pourtant était bien payé) pas parce que je n’y croyais pas ou qu’il était mauvais; mais parce que je savais que je n’arriverais pas à le promouvoir avec la sincérité, la passion nécessaire. Sans ce petit quelque chose qui vous captive sur un projet; on ne peut pas travailler correctement dessus et avec l’envie vitale pour cela. Si l’on prend un projet auquel on ne croit pas; ça voudrait dire que l’on s’en occupe par intérêt, et ce n’est pas le but de notre métier. On ne fait pas les choses par intérêt; mais par passion…

Nadir Hammaoui 

Attaché de Presse
Téléphone : 0622540934

nadirh.communication@gmail.com