« Derrière chaque mensonge, il y’a une vérité à naître », Sam en fera la lourde expérience, le mensonge lui coutera ce qu’il a mis une vie à construire sur une affabulation identitaire.
L’invention de nos vies, est une pièce de théâtre tirée du roman signé Karine Tuil, finaliste du Prix Goncourt, c’est avant tout une histoire d’un refus identitaire, Samir a de l’ambition mais pour réaliser ses rêves il se construit sur des préjugés, il s’est construit avec des informations erronées dont lui même souffre .
Sommes nous tous victimes de lieux communs? Un schéma de vie qui fera que Samir sera « Sam » désormais, c’est ainsi qu’on l’écoutera …
C’est ainsi que sa vie sera celle qu’il a choisi ! Tout lui réussi, Avocat brillant, riche et célèbre, un mariage réussi avec une jeune héritière, deux beaux enfants, des amis … Son passé revient la hanter un jour et c’est l’explosion
Je ne vous raconterai pas l’histoire, elle mérite d’être contée par des comédiens dotés d’un formidable enthousiasme, Valentin de Carbonnieres interprète un Sami(r) tourmenté, noyé dans une vie factice, échafaudée sur des présomptions dont lui même souffre ! Sommes nous le plus souvent victimes de nos propres complexes?
Sommes nous les premières victimes de nous mêmes ?
Avec le mensonge on peut aller très loin, mais on ne peut jamais en revenir
L’invention de nos vie est une histoire d’amour, de haine, de trahison ou tous les protagonistes évoluent ensemble; L’intrigue est absolument captivante, le jeu, la mise en scène font le reste, le tout nous embarque dans une formidable épopée humaine et sociale, ou le chemin de la vérité se construit entre New-York et Paris, la route est fastidieuse pour Sami(r) et tous les personnages qui gravitent autour de lui.
Celui-ci a choisi de piller l’identité d’un autre, ainsi les autres deviennent victimes de ses choix … Sami(r) sera-t-il la première victime de ses propres idées préconçues sur le racisme ?
Un questionnement sur une société fragilisée par des idées reçues enracinées par le poids de la culture et de la religion, le déni, l’ignorance et la désinformation sociale et culturelle.
Un moment délicieux de Théâtre où tous les ingrédients émulsionnées harmonieusement vous transportent ailleurs; Une mise en scène admirable, signée Johanna Boyé. Tous les éléments s’imbriquent gracieusement pour faire de l’histoire de Samir Tahar un Tourbillon d’émotion .
Entre mensonges, doutes et suspicions l’histoire de Samuel et Samir sera éternellement liée, comme celle d’Ismaël et d’Isaac; cette parenthèse me donne envie d’entrouvrir un chemin de paix entre juifs et musulmans.
Une question me taraude l’esprit néanmoins, l’arabité et la judéité étaient-elles impossibles à conjuguer ? L’effacement des Arabes juifs est une réalité qui m’interroge pendant le spectacle, une question me vient à l’esprit : Samir avoue être Arabe et non juif, mais être Arabe n’est pas une religion, un Arabe peut être de confession musulmane, chrétienne ou juive !
Samir était Arabe de religion musulmane, il n’était pas seulement Arabe, le fond de l’histoire était la … Samuel quant à lui était juif mais l’histoire ne dit pas si l’Arabité coulait dans son sang.
À mon sens la précision s’impose dans la conscience collective pour que le lien entre ces deux peuples se détende …Ce trait d’union mettra t’il un point final à l’ineptie des Hommes ?
L’invention de nos vies
Actuellement au Théâtre Actuel – Avignon
jusqu’au 30 juillet à 17h30
Auteur:
D’après Karine Tuil
Interprètes / Intervenants:
- Mise en scène : Johanna Boyé
- Interprète(s) : Valentin de Carbonnières, Mathieu Alexandre, Yannis Baraban, Nassima Benchicou, Brigitte Guedj, Kevin Rouxel, Elisabeth Ventura
- Adaptation : Johanna Boyé, Leslie Menahem
- Scénographie : Caroline Mexme
- Costumes : Marion Rebmann
- Lumières : Cyril Manetta
- Création sonore : Mehdi Bourayou
- Assist. mes : Stéphanie Froeliger
- Soutien chorégr. : Johan Nus
Résumé du spectacle :
UN THRILLER HALETANT ENTRE NEW-YORK ET PARIS, ADAPTÉ DU ROMAN DE KARINE TUIL, FINALISTE DU PRIX GONCOURT 2013
C’est d’abord l’histoire d’une grande réussite.
Sam, jeune avocat français d’origine juive envoyé à New York, va rapidement connaître le pouvoir et la gloire.
Mais très vite on s’aperçoit que cette réussite repose sur une imposture. Sam est un prénom d’emprunt. Il a volé son identité et ses origines à Samuel, son ancien meilleur ami, devenu un écrivain raté de la région parisienne.
Son vrai prénom, c’est Samir, un enfant des cités qui n’a jamais cessé de se battre pour sortir de la misère et se faire une place dans la société. Il n’a pas hésité un instant à usurper l’identité de son ami qu’il n’a plus jamais revu. Samir est devenu Sam, effaçant son passé et ses vraies origines.
La pièce commence au moment où Samuel va retrouver Sam/Samir et le piéger. Dès lors, tout va basculer…
A L’AFFICHE À PARIS AU THÉÂTRE RIVE GAUCHE DÈS SEPTEMBRE 2022