Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

“Yvette Leglaire : 20 ans de Folie Artistique et Humoristique”

Au cours des 20 ans d’existence du personnage Yvette Leglaire, l’artiste a partagé son évolution, marquée par des débuts parodiques à l’Eurovision. Les débuts modestes ont cédé la place à une carrière florissante, façonnée par des expériences comme “La France a un incroyable talent” et la collaboration avec Édouard Baer.

Yvette Leglaire, décrite comme une fusion artistique, a influencé et été influencée par son créateur. L’humour joue un rôle central dans ses performances, agissant comme une soupape à la tristesse tout en transmettant des messages significatifs. Des moments mémorables, tels qu’une chute sur scène, ajoutent une touche d’authenticité à son parcours.

Le dernier album, “Place aux femmes”, est le témoignage d’une écriture collaborative avec la participation de diverses artistes. L’artiste envisage l’avenir avec des projets tels que des clips, des représentations au Grand Point Virgule à Paris et une éventuelle pièce de théâtre en préparation, soulignant son engagement continu envers la scène et la créativité

L’ INTERVIEW 

Qu’est-ce qui a déclenché votre envie de créer le personnage d’Yvette Leglaire il y a 20 ans?

Ce n’est pas une envie, l’ami Vartoch’ m’a proposé de participer aux 20 ans de son spectacle parodique de l’Eurovision : l’Eurovartovision à La Cigale à Paris. Yvette est entrée en moi ou je suis entré en elle,  je ne sais pas… C’est une rencontre, une fusion. Nous ne formons plus qu’un seul corps … Yvette, c’est mon Alien, ma moitié et mon ange gardien …

Comment décririez-vous votre évolution depuis vos débuts en 2002 jusqu’à aujourd’hui?

J’ai appris, appris et encore appris… Je ne savais pas faire grand-chose. J’avais juste cet amour des chanteuses, elles avaient accompagné toute ma vie, partagé mes années difficiles et mes quelques instants de bonheur. J’ai voulu vivre comme elles, connaitre leurs émotions sans vouloir les imiter. J’ai appris à mieux chanter, à écrire des textes d’humour, des textes de chansons. J’ai fait de belles rencontres : Compositeurs, arrangeurs, directeurs artistiques. J’ai trouvé une vraie famille, une famille de cœur (Daniel Castano et Ysa Ferrer)
Comme le chante Anne Sylvestre : « Merci, mais Merci. Aux rares qui avaient compris. Qu’il valait mieux attendre. Et d’avoir bien voulu comprendre. Que je devais libre. Arriver jusqu’ici… ». Le nouvel album est, je pense, le témoignage de ces rencontres et de mon évolution.J’espère, comme le bon vin, m’être bonifiée…

Quel a été le moment décisif où vous avez réalisé que votre créativité et votre talent avait trouvé son public ?

Je ne sais pas si j’ai un jour réalisé que j’avais trouvé un public. En 20 années, il est resté des fidèles de la première heure, j’espère qu’ils le resteront jusqu’à ma dernière heure…Mais c’est très long 20 ans, d’autres sont passés à autre chose et d’autres m’ont découvert par des circuits différents : Mes passages télé, La France a un Incroyable talent, On n’est pas couché ou par les réseaux sociaux qui sont arrivés pendant ces 20 ans.
J’essaye d’être la plus sincère et de ne pas tricher, les gens le ressentent. J’ai des doutes, parfois, je n’ai plus envie, puis ça revient surtout si je me renouvelle comme avec cet album.

Pouvez-vous partager une anecdote mémorable liée à l’Eurovartovision, marquant vos débuts sur scène? 

Ma chute !!! Au devant de la scène sur le public… J’étais dans une telle énergie que je n’ai pas calculé le bord de scène. J’ai poussé le retour qui est tombé et je suis tombé dessus et sur le public du premier rang. Je me suis relevée et j’ai continué à chanter. Les gens ont tellement ri ! Yvette était re-née ! La légende aussi…

Comment Yvette a-t-elle influencé votre perception de la musique et de la scène par rapport à votre propre identité?

Yvette est un personnage, ce qui permet de dire beaucoup plus de choses que quand on se présente sur scène sans masque. On se sent protégé, c’est plus facile. Mais de toute façon, être sur scène, c’est être un ou une autre…C’est moi et ce n’est pas moi, c’est mon corps et ce n’est pas mon corps, c’est ma voix et ce n’est pas ma voix (Barbara- Lily Passion) Après, c’est plutôt moi qui ai influencé Yvette sur ses choix musicaux,  j’ai une culture passionnée des chansons et un amour passionnel pour toutes les sœurs chanteuses d’Yvette. Il suffisait de lui souffler tout cet amour et tous mes souvenirs. Et pour les textes, il y a un peu de mes ressentis et de ce qui m’arrive dans ma vie aussi. On est quand même très souvent sur la même longueur d’ondes…

Quel rôle l’humour joue-t-il dans la création et l’interprétation d’Yvette Leglaire?

Yvette se doit d’être drôle, dynamique, espiègle. J’ai joué 13 ans au Point Virgule à 22H30 le dimanche, ce n’était pas l’endroit ni l’heure pour faire des chansons tristes. Le public vient me voir pour rire et faire la fête même si je ne me gêne pas pour placer des messages.
Derrière l’humour, il y a souvent des situations tristes. Rire est une soupape à la tristesse. Mais il m’arrive de temps en temps de chanter des chansons mélancoliques. Le 4 Juillet 2022, j’ai chanté : ‘’Non, tu n’as pas de nom’’d’Anne Sylvestre, chanson défendant l’avortement, après ce que si passait aux Etats Unis, en ce jour de célébration de leur indépendance.

Parlez-nous de votre expérience à “La France a un incroyable talent” en 2004. Comment cela a-t-il impacté votre carrière?

C’était en 2006, la première saison. Tout a changé pour moi dès la première diffusion. Le fait d’avoir été buzzé puis la révolte du public et le fait que je me suis défendue devant le jury, ce qui a eu pour conséquence de me faire revenir  et d’avoir les excuses notamment de Gilbert Rozon, je ne pouvais pas espérer mieux. Je suis allé du coup en demi-finale et j’ai présenté la finale. J’ai même été invité l’année suivante pour chanter, j’en ai profité pour créer une parodie avec mon leitmotiv : Je « reviendrrrrais »Il y a la queue devant les Point Virgule pendant plus de 2 mois. Beaucoup de gens s’en souviennent et m’en parlent encore, même si parfois ils étaient de bambins.

En quoi le spectacle d’Édouard Baer a-t-il été une expérience significative pour vous en tant qu’artiste?

Edouard Baer m’a donné la chance d’intégrer une troupe, de jouer à Paris pendant 2 fois un mois à La Cigale, aux Folies Bergère et en tournée. Une expérience extraordinaire même si c’était difficile car j’étais dans le public et je devais intervenir après une phrase précise. L’attente était longue et ce cher Edouard improvise beaucoup. Le public pouvait mal prendre ma première intervention jusqu’à ce qu’il comprenne que ça faisait partie du spectacle et là, c’était gagné

Comment choisissez-vous vos chansons, que ce soit des classiques ou vos créations originales?

Pour mes chansons originales, comme j’écris mes textes d’abord, seule ou parfois à deux, je cherche des thèmes qui me parlent et qui m’amusent, ou qui m’émeuvent. Je ne peux pas chanter : Il fait beau, je t’aime, tu m’as quittée… D’autres le font très bien comme ma sœur Michèle Torr que j’adore. J’ai des envies de dire des choses et j’essaye de les écrire. Parfois je n’y arrive pas, parfois si. Il y a deux ou trois thèmes qui sont dans ma tête et que j’espère développés dans le prochain disque. Ce sont des cris du cœur… Ou du corps car on me dit que cet album est un peu plus sexuel que le précédent. Après, c’est aussi en fonction de mes compositeurs car ils ont tous leur originalité et leurs point forts. Il y a aussi des chansons pour la scène, surtout pour faire la fête, et d’autres qui sont des chansons d’album. Pour les chansons classiques,  j’ai fait beaucoup de soirées d’animation et je choisis des chansons au feeling, certaines chansons fonctionnent bien, ou ont fonctionné puis deviennent un peu obsolètes. D’autres restent incontournables pour moi, par exemple : La plus belle pour aller danser (Sylvie Vartan. Je chante : La plus vieille…),  les rois mages (Sheila), Je suis toutes les femmes (Dalida). Et ça dépend aussi de ce que j’en fait, si je crée une chorégraphie rigolote en faisant monter des personnes sur scène.

Parlez-nous de votre dernier album « Place aux femmes ? Comment s’est passée l’écriture des textes et le choix des sujets abordés ?

Après 13 ans au Point Virgule, j’ai décidé (un an auparavant) que j’arrêterai en fin d’année de ces 13 ans. Je suis parti au Festival d’Avignon et j’ai tourné ensuite pendant un an jusqu’au premier confinement. C’est lors du second confinement que j’ai décidé de préparer mes 20 ans de scène. J’avais commencé en 2002 mon personnage et les premiers spectacles en 2004 au Théâtre du Tambour Royal à Paris. Comme on s’ennuyait un peu pendant ce confinement, avec mon complice Olivier Denizet, on a écrit des textes. J’ai eu d’autres collaborations et j’en ai aussi écrit certains seul. J’ai commencé par le titre phare: Places aux femmes, en demandant à 21 chanteuses et comédiennes d’interpréter la chanson avec moi, ce qui a été un exploit de les réunir mais aussi tellement de complicité et d’amitié.
J’ai senti ces jours là qu’elles m’avaient accepté comme l’une des leurs.
Puis il y a eu les compositeurs qui se sont mis sur mes textes et surtout le bonheur que Marie Paule Belle accepte de composer deux musiques originales. Que de merveilleux souvenirs et tellement d’amour, d’émotion et de respect. Je suis fier de mes chansons car ce sont comme mes enfants  et ravie qu’on les ai fait à plusieurs…J’ai choisi tous les thèmes, et en fonction de mes ressentis, de mes envies, de ce qui m’amuse comme de ce qui me hante. Ce sont des chansons très personnelles et pourtant qui parlent à tout le monde. Je garde toujours en tête qu’Yvette, c’est pour faire la fête…

Quels sont vos projets futurs, et quel héritage artistique espérez-vous laisser avec ce personnage?

Je suis parti pour défendre cet album et ces chansons pendant bien 2 ans, voir bien  plus…Je devrais faire des clips, j’espère une grande salle à Paris (Le Grand Point Virgule) et toujours des tournées pour les partager en live. Après, j’ai envie de jouer de nouveau dans une pièce. On en est au stade de l’écriture avec mon complice Olivier Denizet. J’espère qu’on va y arriver, je croise les doigts.