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Quelques notes de vie avec Julie Wingens”

Julie a découvert sa passion pour la musique dès l’enfance et a débuté sa carrière artistique à 12 ans dans l’émission “Pour la Gloire”. Sa rencontre avec Richard Cocciante à 15 ans a ouvert des opportunités, et elle a ensuite interprété des rôles clés dans des spectacles musicaux. Son équilibre entre musique classique, comédies musicales et théâtre a enrichi sa carrière. Julie, inspirée par “Starmania”, a joué dans le film “Le Bonheur” en 2013. Elle choisit ses projets avec un mélange de nouveauté et de fidélité, et conseille aux jeunes talents de conserver le plaisir et l’envie d’apprendre. Actuellement en tournée, Julie partage des moments marquants avec le public.

L’INTERVIEW 

Comment votre passion pour la musique a-t-elle commencé et influencé votre choix de carrière artistique?

J’ai toujours chanté, depuis toute petite mais j’étais extrêmement réservée. Aller acheter le pain ou décrocher le téléphone était pour moi une épreuve. A l’âge de 6 ans, j’ai intégré la chorale que dirigeait mon parrain, fondue dans la masse j’étais dans mon élément. Un jour, il m’a proposé un solo et petit à petit je me suis prise au jeu. J’ai donc d’abord chanté, le théâtre est arrivé bien plus tard.

Quelles ont été vos expériences les plus mémorables lors de votre participation à l’émission “Pour la gloire” à l’âge de 12 ans?

« Pour la Gloire » a été une première expérience incroyable ! Découvrir la télévision et ses ressorts à ce jeune âge était une vraie chance. Malgré le stress, c’est à ce moment là que j’ai vraiment compris que le plaisir prenait le dessus.

Comment la rencontre avec Richard Cocciante pendant l’émission “Graines de Star” a-t-elle façonné votre parcours musical?

C’était assez fou la répercussion que pouvait avoir une émission télévisée à l’époque. J’avais 15 ans et suite à mon passage, l’assistant de Richard Cocciante avait contacté mes parents pour que je passe l’audition de la deuxième équipe de « Notre Dame de Paris ». Je me souviens très bien m’être retrouvée à chanter accompagnée par Mr Cocciante au piano et être dirigée par Mr Plamondon. Ce qui est incroyable à cet âge c’est que je ne me rendais pas vraiment compte, il n’y avait aucun enjeu pour moi à ce moment là. Je me retrouvais au milieu de monuments de la musique et c’était presque normal ! Avec le recul, je trouve ça fou ! Je n’ai finalement pas joué dans « Notre Dame de Paris » mais bien dans le projet suivant de Richard Cocciante « Le Petit Prince » de Saint-Exupéry adapté par Elisabeth Anais. J’y ai interprété « La rose » et ensuite « Le petit prince » lors de la tournée

 

Pouvez-vous partager quelques souvenirs marquants de vos tournées en Belgique avec l’orchestre symphonique du conservatoire de Verviers?

Être accompagnée d’un orchestre symphonique pour un chanteur est vraiment quelque chose d’incroyable. Et comme pour le reste, me dire que j’ai presque commencé par ça…on ne se rend vraiment pas compte sur le moment ! Finalement, c’est en répondant à tes questions que je réalise, pour moi c’était normal. Je préparais les concerts en proposant des chansons, je travaillais de mon coté, l’orchestre du sien et puis nous nous retrouvions pour les derniers ajustements. L’orchestre était composé de jeunes gens de mon âge pour la plupart. Nombreux sont ceux qui aujourd’hui sont des musiciens professionnels. J’ai d’ailleurs re-croisé la route de Patrick Leterme lorsque j’ai joué dans « Les parapluies de Cherbourg ». Il était pianiste et mon professeur de solfège à l’époque du conservatoire, il est aujourd’hui devenu directeur musical. Mon parrain Michel était de tous les coups et j’étais très soutenue par de nombreuses personnes qui croyaient en moi. Toute cette période a été très formatrice

Quelles ont été vos inspirations pour les rôles que vous avez interprétés dans des spectacles musicaux tels que “Le Petit Prince” et “Chance”?

Je n’ai pas vraiment cette « culture comédie musicale » comme la plupart de mes copains du milieu. Je vivais à la campagne et le premier gros spectacle que j’ai vu étais « Starmania » (y a pire comme début ;-)). J’en garde un souvenir magnifique, j’étais subjuguée et dans ma tête un véritable déclic ! J’ai 12 ans je pense et c’est véritablement à ce moment là que j’ai réalisé que c’était ce que je voulais faire. Ça m’a procuré une telle émotion, pendant le show mais aussi aux applaudissements.
Ça me fait cet effet à chaque fois que je vois un spectacle, je suis toujours très touchée par l’engagement des artistes, que j’apprécie ou pas ce que j’ai vu. Je peux donc dire que mon « inspiration » reste ces premiers artistes que j’ai vu sur scène. Je travaille d’ailleurs maintenant avec certains de ces chanteurs qui ont été mes modèles !

Comment avez-vous trouvé l’équilibre entre la musique classique, les comédies musicales et le théâtre au cours de votre carrière?

L’équilibre s’est fait tout seul en réalité. Le fait d’avoir plusieurs cordes à mon arc est une chance qui m’a permis de ne jamais m’arrêter et d’avoir toujours eu l’occasion de travailler. J’aime tout ce que je fais, j’aime les rencontres, les défis, les nouvelles expériences. Les nouveaux projets sont toujours très excitants

Quelles ont été les défis les plus stimulants dans votre rôle principal dans le film “Le Bonheur” réalisé par F.Grange en 2013?

C’est clair que c’était un projet fou ! Mais comme pour le reste, vu que c’était ma première expérience, je ne savais pas trop ce qui m’attendait. Je me suis lancée, laissée guidée et dirigée. C’était incroyable car le rôle était si loin de moi que chaque jour était une occasion de me dépasser. J’ai adoré. J’étais entourée de gens talentueux dont le chef opérateur Carlo Varini (Le grand bleu, Subway). C’était le premier long métrage de Fabrice et le film était tourné en 35 mm ce qui est assez dingue car on ne peut pas voir immédiatement ce que l’on produit. Dans une époque où tout ce qui est vécu peut être immédiatement restitué, c’est très agréable d’être dans le doute et l’attente du résultat. La musique composée par Jean Yves d’Angelo y jouait un rôle très important, ça avait du sens pour moi. J’éprouve une grande reconnaissance envers Fabrice. J’ai débarqué sur ce projet en tant que petit rôle, c’était une audition dans les locaux de pôle emploi et je me suis retrouvée premier rôle !

En tant que comédienne et chanteuse, comment choisissez-vous vos projets et rôles pour diversifier votre carrière artistique ?
Comme je le disais, j’aime les nouvelles expériences donc si j’en ai l’occasion, je choisis la nouveauté et la « mise en danger » pour explorer de nouvelles choses. J’ai aussi la chance d’avoir des personnes fidèles autour de moi, je pense à Hervé Devolder qui ne manque pas de m’appeler quand il en a l’occasion, la production « Les Lucioles » avec laquelle j’ai déjà joué deux pièces de théâtre, la « Compagnie Trabucco » dans laquelle je ne compte même plus le nombre de créations auxquelles j’ai participé. La fidélité est aussi importante que la nouveauté dans ce métier

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes talents qui aspirent à suivre une carrière similaire dans la musique et le spectacle ?
Toujours garder le plaisir, l’envie d’apprendre des autres et de s’amuser. Notre métier n’est qu’un jeu, qu’il faut faire avec conscience mais dans lequel nous n’avons rien à perdre et tout à prendre

Pouvez-vous partager une anecdote amusante ou émouvante des coulisses d’un de vos spectacles ou tournées ?

J’ai beaucoup d’anecdotes parce que j’adore rire ! J’essaie d’être raisonnable mais j’aime chercher le rire dans les yeux de mes partenaires (quand le propos n’est pas trop dramatique évidemment). Mais il n’y a pas très longtemps, sur le spectacle « Y a de la joie » j’ai eu un énorme fou rire ! C’est un spectacle musical et un des comédiens faisait un remplacement, c’était sa deuxième représentation. Il est seul sur scène, chante une chanson plutôt intense et tour à tour pendant tout le titre, nous venons lui enlever sa tenue de soldat pour qu’il redevienne civil. Le premier couplet se passe sans encombre mais lorsque j’arrive face à lui, je sens qu’il a un « trou » et qu’il ne sait plus ce qu’il doit dire, je m’apprête à l’aider lorsque les seuls mots qui sortent de sa bouche sont, les yeux dans les yeux :« GROS RAT! » C’était évidemment irrésistible et j’ai pouffé à cinq centimètres de son visage.
J’ai évité de croiser son regard jusqu’a la fin de la représentation. A ce jour, quand nous nous voyons, nous en pleurons encore de rire.
Sur ce même spectacle, nous avons aussi partagé des moments intenses avec le public. C’est une petite histoire dans la grande Histoire et ça se déroule pendant la seconde guerre mondiale. Il se trouve que, concours de circonstance, la première représentation s’est déroulée quelques jours après le début de la guerre en Ukraine. Le sujet était donc vraiment sensible pour le public. Le clôture du spectacle se fait sur un texte de Paul Eluard : « Liberté » et nous écrivions le mot L-I-B-E-R-T-É face au public. L’émotion était très forte et les gens applaudissaient avant même la fin de la chanson. En tournée actuellement avec ma partenaire Marie-Christine Adam, certaines personnes du public se confient à nous à l’issue de la représentation. La pièce « La dernière carte » parle de la filiation et la transmission. C’est très touchant de pouvoir écouter leurs témoignages, leurs histoires et d’échanger sur le sujet. Il y a peu d’endroits dans la vie où l’on a l’occasion de partager des émotions si fortes, que ce soit dans les rires ou les larmes.
J’ai beaucoup de chance de vivre tout ça !