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Quand le Théâtre flirte avec la perfection

Fin dialoguiste, Jean-Claude Brisville commence sa carrière dans le journalisme littéraire en 1946 avant de s’orienter définitivement dans l’édition où il fera toute sa carrière. il choisit enfin de se spécialiser dans une sorte de  mise en scène de personnages historiques, il invente des histoires à l’Histoire car la pensée aime plus que tout les voyages,  avec le scénario du film Beaumarchais, l’insolent ou encore la pièce de théâtre L’Entretien de M. Descartes avec M. Blaise Pascal, l’auteur Jean-Claude Brisville se permet un soupçon d’imaginaire pour rehausser l’Histoire.

Blaise Pascal et René Descartes sont définitivement aux antipodes, tout les oppose, l’un est l’antithèse de l’autre, Pascal est mystique, il voue une fascination parfois immodérée, dévorante et excessive à la foi, Dieu est omniprésent dans ses propos, il est convaincu que la science se couche face à l’infini et la Mort..

Quant à Descartes, rationaliste, pragmatique et libre. Sa pensée est avant tout affranchie et détachée de tout  dogme religieux; La raison serait-elle plus forte que la croyance ?

La maladie, la vulnérabilité, la fragilité  seraient-elles une passerelle vers cette quête spirituelle, pour mieux s’accrocher à l’espérance ? La religion est-elle paix ou tourmente ? Sommes nous libres lorsque la religion se mêlent à la vie?

Il ne me suffit pas de croire, je veux s’avoir

Cet entretien a réellement existé entre les deux grands philosophes et physiciens que furent Descartes et Pascal, dans la cellule d’un couvent à Paris, où Descartes s’était retiré pour un temps en 1647. De cet entretien rien n’a filtré mais l’imaginaire audacieux de l’auteur nous propulse à une époque pas si révolue, un sujet encore d’actualité qui évoque entre autres l’extrémisme religieux. Ces lointaines paroles font encore échos aux esprits éveillés, Le Théâtre a de la mémoire et  il porte la parole libre sur scène

Un thème essentiel porté avec brio par deux comédiens de génie, une interprétation magistrale, une exigence rare, quelques fois oubliée par ce métier hélas, un duel féroce, puissant et captivant enrobé d’une extrême intelligence. Happé jusqu’au dernier instant, cette pièce est un régal pour l’esprit et l’âme, elle est également un rappel si nécessaire, un hommage à la grandeur de La FRANCE, de son histoire mais aussi de sa langue, riche, fine et subtile  dont elle n’a pas à rougir .
Un grand merci à toute l’équipe pour ce moment exquis.

On vous résume

Le 24 septembre 1647, Les deux philosophes les plus célèbres de leur temps se sont rencontrés à huis clos durant plusieurs heures, au couvent des Minimes à Paris. Blaise Pascal, déjà très malade, n’avait alors que 24 ans, René Descartes, 51.

De cet entretien historique, rien n’a filtré, sinon une ou deux courtes notes jetées sur le papier par l’un et l’autre.

Jean-Claude Brisville a imaginé librement la conversation qu’ont pu avoir ces deux hommes, à l’opposé l’un de l’autre, et qui se découvrent progressivement. Descartes, rationaliste, réaliste, pragmatique, grand voyageur, bon vivant ; Pascal, mystique ardent, intransigeant, malade, tourmenté, exaltant la souffrance et la mort. Ces lointaines paroles échangées sont un exact miroir tendu à notre propre temps. Que ceux que n’intéressent ni la Raison, ni le Sentiment, ni la Foi, ni la Science et ni Dieu ni le Vide, et ni le Monde, ne viennent pas les entendre

Pascal & Descartes 

Au Théâtre des Gémeaux à 16h25 

 

Auteur : Jean-Claude Brisville

Éditions Actes Sud-Papiers

Mise en scène et interprétation :

Daniel Mesguich et William Mesguich

Costumes : Dominique Louis

Régie : Laurent Dondon

Production : Miroir et Métaphore

Plus d’infos : www.danielmesguich.fr