Si chaque comédien a par définition plusieurs vies, Patrick Timsit, lui, en a au moins trois :
Une vie de one-man-show, une vie de cinéma et une vie de théâtre.
En 1991, c’est sa rencontre déterminante avec Coline Serreau, qui lui confie le mémorable personnage de Michou dans son film La Crise, qui lui fera rencontrer le succès au cinéma et une nomination au César du meilleur second rôle.
Succès qui s’affirme ensuite par Un indien dans la ville d’Hervé Palud en 1994, puis l’année suivante avec Pédale douce de Gabriel Aghion (2 nominations aux César en tant qu’auteur et meilleur acteur).
Entre 1996 et 1997, il offre un autre visage en interprétant trois rôles plus dramatiques : Passage à l’acte de Francis Girod, Marquise de Véra Belmont, et Le cousin, film noir d’Alain Corneau avec Alain Chabat, qui lui vaut une nouvelle nomination aux César du meilleur acteur.
Patrick Timsit revient ensuite à la comédie avec Paparazzis d’Alain Berberian, avec Vincent Lindon, dont il est aussi co-auteur.
En 2000, il joue dans le premier film réalisé par Richard Berry, L’Art (délicat) de la séduction
C’est alors qu’il décide de passer à la mise en scène cinéma avec Quasimodo d’El Paris, un film qu’il coécrit, réalise
et interprète et qui remporte un franc succès.
Suivront Quelqu’un de bien et L’Américain également écrits et réalisés par lui-même.
À la télévision, Patrick Timsit incarne un remarquable Landru sous la direction de Pierre Boutron.
La même année il joue L’Emmerdeur avec Richard Berry au Théâtre de la Porte Saint-Martin. La pièce triomphera durant près de deux ans à Paris avant d’être adaptée au cinéma par Francis Véber, réunissant le même tandem.
Après treize ans d’absence Patrick Timsit revient en 2007 dans un nouveau seul en scène, The one man stand- up show, pour deux années de succès à travers toute la France, en passant par La Cigale, le Théâtre de la Gaité Montparnasse et l’Olympia.
Depuis 2012, Patrick alterne théâtre, cinéma et télévision. On l’a notamment vu dans Stars 80 et Stars 80 la suite avec Richard Anconina, Une chanson pour ma mère de Joël Franka, Le Marsupilami d’Alain Chabat, Dalida de Lisa Azuelos, Marie-Francine de et avec Valérie Lemercier, J’irai où tu iras de Géraldine Nakache, Poly de Nicolas Vannier…
À la télévision, citons Tout contre elle (Arte), Baisers cachés (Fr2), Intraitable (Fr2) et Le Dernier Mercenaire aux cotés de Jean-Claude Van Damme (Netflix).
En janvier 2015 il crée son nouveau one-man-show On peut rire de tout au Théâtre du Rond-Point et joue la même année Inconnu à cette adresse de Krayssmann Taylor avec Thierry Lhermitte, au Théâtre Antoine à Paris et au Théâtre du Chêne noir / Festival d’Avignon.
En 2018, Patrick Timsit émeut dans l’adaptation théâtrale du Livre de ma mère d’Albert Cohen, mise en scène par Dominique Pitoiset au Théâtre de l’Atelier et en tournée.
Il revient aujourd’hui sur scène pour nous dire « adieu », dans un nouveau seul en scène justement baptisé Adieu… Peut-être. Merci.. C’est sûr. !
2015, triomphe au Rond-Point : Patrick Timsit fait honneur au « rire de résistance » et ne recule devant aucun brûlot de la société – migrants, néonazis ou handicapés… Il revient avec malice jouer les « cons de service ». Il fait rire avec tout ce qui fait mal. Il ne lâche pas ses proies, en appétit toujours de ce qui pourrait déranger le plus. Enfant d’Alger et d’une famille de maroquiniers, agent immobilier avant de connaître le succès avec La Crise ; Un Indien dans la ville ; Pédale douce ; Le Cousin ou Stars 80, il écrit, réalise, aussi. Regard social, œil narquois, il se fait le trublion d’une société engluée dans un politiquement correct plus visqueux que jamais, plonge dans les marécages de la bien-pensance, et ça éclabousse, joyeusement, d’un rire vaccin. Aujourd’hui Patrick Timsit nous fait ses adieux. Il est le seul à y croire.
Patrick Timsit
Adieu…Peut-être. Merci…C’est sur
SALLE RENAUD-BARRAULT
7 — 31 DÉCEMBRE 2021, 21H
Texte Jean-François Halin, Patrick Timsit
Mise en scène Étienne de Balasy