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NATHALIE BOILEAU, EN INTERVIEW AU PASSAGE DES ARTISTES

L’artiste que nous avons la joie de recevoir sur les pages du site d’Art Scène Radio  est actuellement à l’affiche de son spectacle : « Nathalie Boileau donne tout… sauf la recette »
Au passage des artistes nous ne donnerons pas de recettes non plus, mais nous vous invitons à vous plonger dans le parcours de Nathalie Boileau
Art Scène Radio: Bonjour Nathalie, nous sommes ravis de vous accueillir sur le web magazine d’Art Scène Radio, vous êtes Comédienne, humoriste, auteur, chanteuse, danseuse…
Comment est née ma vocation?  

Nathalie Boileau : Je suis très heureuse de partager ce moment avec vos lecteurs Au passage Des Artistes. J’ai 
commencé à prendre des cours de danse à l’âge de 4 ans, au Théâtre à Belfort, la scène m’a tout de suite fascinée. J’ai vécu dans un milieu où l’on aimait chanter, danser, rire. Quelques années plus tard, La danse était toujours  ma passion, et en parallèle je me suis inscrite à la faculté de lettres et Sciences humaines à La Sorbonne à Paris,   ou j’ai obtenu un master de Psychologie… 
En continuant assidûment la danse au Centre de Danse du Marais, j’ai fait un stage de Théâtre à Avignon, ça a été le déclic.. …. Comédienne!!
J’ai suivi les cours de Daniel Mesguish au Conservatoire d’Art Dramatique, à Paris , en tant qu’auditrice libre;  je me suis perfectionnée à l’Actor Studio chez Jack Waltzer, avant de monter sur scène au côté de Didier Sandre, Dominique Pinon, Christiane Cohendy dans « Maison d’Arrêt » d’Edouard Bond, mis en scène par Jorge Lavelli. Cette expérience a été géniale car ce spectacle a été joué au Festival d’ Avignon « In” et au Théâtre de La Colline. Dans la foulée j’ai joué Zerbinette dans “les Fourberies de Scapin”, avec Smaîn mis en scène par Jean Luc Moreau au Théâtre du Gymnase à Paris.. et en province…puis  tout s’est enchaîné entre Théâtre, cinéma, télévision, radio
 
Quel est le plus compliqué lorsqu’on a choisi une voie artistique ?
N.Boileau : Il me semble que l’essentiel est de durer, et c’est peut être cela le plus compliqué; notre métier artistique est un éternel recommencement.. j’avoue qu’à mes débuts, cet aspect m’a inquiété car il n’y a aucune sécurité sur le long terme. j’ai enchaîné les expériences professionnelles entre scène et tournage Tv et cinéma .. ,  et puis un jour, j’ai eu envie d’aller plus loin et d’écrire un “seule en scène”. 

 

Comment se porte le spectacle vivant depuis ces deux dernières années compliquée de pandémie?

N.Boileau : Evidemment, très affaibli; beaucoup d’artistes ont arrêtés, car on n’a pratiquement pas pu  jouer pendant de longues périodes; donc on n’a pas gagné d’argent.
Bien sûr, il y a eut une année blanche , et c’est une chance, pour ceux qui on pu en bénéficier;  mais on s’est senti indispensable.. et touché dans notre essence même. Le problème maintenant c’est de faire revenir le public dans les salles de spectacle car le mode de vie a changé,  ainsi que les habitudes ..et les besoins ne sont plus les mêmes
 
Comment avez vous géré cette période? 

N.Boileau : Sur le moment, ça m’a paniqué, car nous ne pouvions plus partager avec le public. 
Par chance, j’avais été invitée par une radio la veille du confinement en 2020, et grâce à ces rencontres, j’ai pu continuer à travailler en participant à des émissions avec plusieurs radios, et même à répéter mon nouveau seule en scène « Nathalie Boileau donne tout..sauf la recette » que j’ai pu jouer entre deux confinements à Villejuif, Paris et près d’Alençon..et puis j’ai participé à plusieurs court -métrages. 
Ce qui m’a aidé, c’est que j’avais eu l’opportunité de travailler, juste avant le premier confinement, et j’avais tourné dans une série « Black and White » au Sénégal et sur l’île de Gorée avec une belle distribution d’acteurs ( Aurélien Wiik, Alain Bouzigues, Olivier Chantreau, Isabelle Gélinas.. )

Vous avez été auteur et interprète de votre propre one-woman show « La lionne de Belfort ». Quelle a été votre inspiration?
La prise de conscience qu’il y a beaucoup de personnes et d’artistes qui viennent de province pour aller à Paris; J’ai eu envie de parler d’un fait de société, à savoir la télé réalité. Le personnage que j’ai crée « La Lionne de Belfort » rêve de devenir chanteuse, mais pas chanteuse tout court.. “chanteuse célèbre ». Elle s’évade de la charcuterie paternelle de Belfort, elle rêve de gloire, de conquérir Paris. Elle découvre le show bizz, les producteurs,  la faune parisienne, les requins .. Entre le rêve d’une provinciale et la réalité de la capitale, il y a un monde. C’est de ce monde-là que nous parle le spectacle.

Vous avez donné la réplique à Carmen Maura, et à d’autres comédiens, quelle fut votre plus belle rencontre artistique?
N.Boileau : J’en ai fait beaucoup, j’ai eu la chance de tourner avec de belles personnalités .. Danielle Darrieux, Rufus, Martin Lamotte, François Marthouret, Anne Richard, Véronique Genest, Antoine De Caunes, Aurélien Wiik,  Bernard Tapie,  etc… c’est vrai que j’ai été très touchée par Carmen Maura, actrice fétiche de Pedro Almodovar ; merveilleuse actrice avec qui j’ai eu une vraie complicité artistique .. inoubliable pour moi . Et une petite mention pour Annie Girardot que j’ai eu la chance de rencontrer plusieurs fois, une femme exceptionnelle 
 
Peut on rire de tout aujourd’hui?
N.Boileau : On devrait pouvoir rire de tout, mais le politiquement correct, la censure imposée par une époque en pleine régression, où la liberté de pensée et la fantaisie sont devenus suspect, dans ce monde en rétraction, Non, je crains qu’on ne puisse rire de tout en tout cas pas avec tout le monde comme le disait déjà le merveilleux Pierre Desproges. 
Personnellement je ne m’intéresse pas vraiment à l’humour politique, je pratique plutôt l’autodérision et un humour sans vulgarité, sans méchanceté, je n’aime pas l’humour trop agressif mais je pratique  l’ironie corrosive


Vous interdisez vous des sujets quand vous écrivez?
 

N.Boileau : Je ne veux pas blesser, je veux distraire et amuser et faire réfléchir si possible, les sujets que j’aborde sont bien sûr limités mais à vrai dire je ne m’interdis rien.


Vous êtes  actuellement à l’affiche de votre spectacle au Théâtre du Gymnase. pourriez vous nous en dire plus ?

N.Boileau : Oui en effet,  je joue au Théâtre du Gymnase depuis le 16 mars, j’y serai tous les jeudis à 20H30 jusqu’au mois de juin (sauf les 14 et 21 avril)

J’aime ce théâtre, où j’ai eu la chance de jouer pendant un an dans « Les Fourberies de Scapin » où j’étais Zerbinette avec Smaïn, j’y ai également joué mon premier seule en scène « La Lionne de Belfort »

C’est un monument historique, il a vu la  création de nombreuses œuvres majeures : Pagnol,Cocteau, Guitry, Jean Genet…

Avez-vous d’autres projets artistiques ?

N.Boileau :
Des tas d’idées, mais il faut trouver le temps, la pertinence et les motivations pour entreprendre quoi que ce soit. Je travaille actuellement sur un projet de pièce mais je me heurte à un tas de détails techniques qui me retardent. En un mot, il faut beaucoup de temps, beaucoup de travail et de persévérance pour qu’un projet aboutisse

 

Nathalie Boileau, merci d’avoir accepté notre invitation, nous espérons que le public puisse enfin éteindre sa TV et pousser les porte ( accueillantes) des Théâtres