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En Interview avec Fabrice ABRAHAM

Au Passage Des Artistes, nous vous proposons de découvrir ou redécouvrir des Artistes différents à travers des interviews écrites. Nous aborderons leur parcours, leur actualité ainsi que leurs projets.


Fabrice Abraham bonjour, bienvenue sur notre Web Magazine.
Comedien, humoriste également, peux tu nous raconter comment t’es tu retrouvé sur ce chemin artistique?

J’étais déjà un perturbateur très jeune, peut être dû à beaucoup de
déménagements, le besoin de se refaire un réseau de copain à chaque fois, besoin
de plaire, d’attirer l’attention. J’ai arrêté l’école en 1er, donc les études c’était pas
pour moi, toubib, avocat et les grandes écoles c’était pas pour moi. Alors pourquoi
pas continuer mon hobby, faire le con et faire rire les gens et en faire mon métier.
Je suis arrivé à Paris en 97 et avec mon ami d’enfance Greg Tudéla on a monté un
one man show que j’ai présenté pour la première fois en 2000, et depuis je suis sur
ce chemin artistique, qui me mène parfois sur des autoroutes, des chemins
sinueux, boueux, mais faut pas faire route arrière et continuer car peut etre au bout
il y a la gloire, on ne sait jamais, sinon c’est pas grave, ça aura été une belle ballade.

Engrenage en 2005, ta première série TV? Quel souvenir en gardes-tu ?

Alors c’était en 2012 très exactement, j’avais déjà tourné dans « scène de
ménage », « Palizzi » et « mademoiselle » entre autre.
Pour « engrenages » je crois que c’était une de mes premières fois sur un rôle sérieux d’officier de police judiciaire, pas du tout dans le registre de la comédie.
J’en garde un très bon souvenir, je posais des questions à Gregory Fitoussi qui
été témoin d’un assassinat survenu dans la rue. Ce qui est surprenant c’est d’avoir l’impression de ne pas jouer, d’être le plus neutre possible, et quand le réal dit coupez c’est dans la boite il y a toujours un sentiment de frustration, car
ça change de la comédie, nous n’avons pas le rire en retour, mais apparemment
le job été fait

Est-il simple pour un comédien inscrit dans l’humour ( avec une étiquette
humoristique) d’aller vers des sujets plus graves?
Ce n’est pas simple car nous sommes dépendant des réalisateurs ou directeur
de casting qui ne pensent pas forcément à nous qui sommes dans l’humour.
Personnellement je me suis tourné vers des coaching d’acteur pour justement
aborder d’autre branche que l’humour, et c’est autant jouissif, profond et
étonnant. Ce qui m’a surement permis de tourner dans des projets plus grave, comme « les revenants » saison 2, « Profilag, « 30 degrés couleurs » ou
même au théâtre dans « l’amour est dans le prix » ou dernièrement dans  Ben Hur ou joue le rôle de Messala, le méchant. L’humour n’est qu’une branche du métier de comédien.

Sur scène ou plutôt devant ou derrière  une caméra?

Difficile de répondre à cette question, je dirais sur scène car il y a moins de paramètre pour une satisfaction immédiate. Avec mon amie Vanessa Fery nous avons écrit une pièce en 4 mois, sans prod, et 4 mois plus tard nous étions sur scène pour la jouer, et le résultat est direct, ça c’est énorme. Devant la caméra
nous dépendons du bon vouloir du réal, directeur de casting, prod, diffuseur
etc…. quand on tourne un film, il y a une ambiance colonie de vacances qui est
géniale, et quand le film s’arrête il y a un petit moment de déprime et on ne voit le résultat que très longtemps après, on est déjà sur d’autres projets, et parfois
les scènes sont écourtées voire coupées, c’est autre chose, la différence c’est que c’est fixé sur un support, on peut le voir et le revoir. Pour derrière la caméra, je n’en ai pas le talent, d’auteur ni de réalisateur, donc chacun sa place je dirais, peut être un jour.

Blanche nuit en 2012, une belle expérience avec des comédiens comme François Berleand, Bruno Salomone ?
Oui une énorme expérience, Fabrice Sébille le réalisateur a fait le pari de mettre
en tête d’affiche les 2 comédiens les moins connus de la distribution, Delphine
Rollin et moi nous avions déjà tourné ensemble pour Fabrice. 3 semaines de
tournage de nuit dans une décors de commissariat avec Philippe Duquesne et
Pascal Demolon deux grands acteurs, étaient une expérience inoubliable, le
sujet était très sérieux, moi j’étais le « bleu » le naïf face à ces géants de l’absurde, on apprend beaucoup avec ce genre d’acteur. Pareil évidemment avec Francois Berléand, toujours la déconne trois secondes avant le mot «ACTION », Bruno Salomone nous n’avons pas eu de scènes ensemble malheureusement, j’étais dans l’action mais sans dialogues, et puis Julie Ferrier, les Chiche Capons, Fred Bouraly….Arnaud Maillard, Atmen Kelif j’en passe et des pires….

Comment vis tu ce confinement? Un conseil à nos abonnés pour supporter cet enfermement? Profites tu de ce temps pour écrire par exemple?
Ah le confinement, pour nous les comédiens, ça doit pas trop mal se passer je
dirais, je ne parle pas des dates de tournages ou des représentations qui sautent bien entendu, ça c’est l’horreur, une catastrophe même, je parle de notre quotidien
en tant que « créateur », j’ai l’habitude de bosser à la maison, écrire, préparer un
spectacle, parfois même répéter ou faire de l’administratif, car faut tout faire.
Le plus sûr c’est d’être confiner en famille et de se dire qu’on est pas en week end, avec un ado de quinze ans pas facile tous les jours, et ma femme qui a installé son bureau et son big ordi qu’elle est allée chercher  à son taf.

Il faut tout simplement établir des règles de cohabitation, et s’accorder des pauses
communes, pour relativiser, ne pas rentrer dans une routines qui serait
chronophage, un ami lui impose une pause cinémathèque en pleine journée, il
revoit tout ces DVD en familles, je trouve ça vachement bien.
Pour ma part j’en suis pas au stade d’écriture, car je suis actuellement en préparation d’un nouveau seul en scène écrit par Philippe Sohier et mis en scène par Delphine Gustau, je devais le jouer les 17 et 18 avril à St Malo mais pour
l’instant c’est suspendu, donc j’apprends mon texte. Et je serai dans la pièce d’Arsène Mosca « hold up et bras cassés » à la grande comédie à partir du 26 mai si nous serons sorti de chez nous d’ici là. Et toujours « une pièce louée meublé(e) avec Vanessa Fery que nous projetons de tourner en France.
Si j’ai un conseil à donner pour supporter le confinement, faites vous plaisir en
prenant du temps avec vos colloc, familles ou autre, des bonnes bouffes, accompagner de bons vins, de bons films et surtout faire un emploi du temps modulable avec plaisir, travail, repos, il faut le vivre comme une expérience, un défi et nous n’avons pas le choix, c’est pour le bien de tous. Conseil, n’en profitez pas pour bosser en pyjama il n’y a rien de plus dégradant, bosser à la maison c’est pas facile, il faut de la rigueur comme si nous allions au bureau tous les jours.

Allez souriez, ça va bien se passer ;-)

Fabrice ABRAHAM, merci à toi pour cette promenade, j’espère à bientôt sur scène .