Les femmes semblent porter chance à Laure Calamy. Sous la direction de Caroline Vignal, elle obtient l’hiver dernier le César de la meilleure actrice pour “Antoinette dans les Cévennes”. Cette fois c’est Cécile Ducrocq qui lui offre le rôle d’une mère qui se prostitue pour payer les études de son fils (excellent Nassim Renard) dans une école de cuisine réputée et chère à Strasbourg. L’actrice y est bouleversante et pourrait bien emporter une deuxième statuette consécutive dans quelques mois. Quant à sa réalisatrice Cécile Ducrocq, elle est aussi scénariste de plusieurs séries pour la télévision, notamment “Dix pour cent” (Canal +) dans laquelle le public découvrit Laure Calamy.
Mais il y a longtemps que cette comédienne orléanaise travaille. Après vingt années de théâtre et un peu plus de trente longs métrages, elle s’impose enfin et définitivement comme l’une des très grandes actrices de sa génération.
Ce film est avant tout une magnifique histoire d’amour entre une mère qui tente de survivre pour offrir à son fils un présent et un avenir plus lumineux que le sien. Car la vie de Marie est sombre et les rencontres avec ses clients sont glauques, pathétiques et parfois violentes. Filmée la plupart du temps en gros plan, caméra sur l’épaule, Laure Calamy se met à nu, au propre comme au figuré. Les scènes de sexe sont réalistes, les violentes confrontations avec son fils soulignent l’amour qu’ils se portent.
Cette histoire s’impose avec évidence dans la filmographie de Laure Calamy qui nous offrira d’autres performances semblables à celle-ci.
Thierry Fréret
Une Femme du monde
Actuellement au cinéma