Jean-Philippe Bêche débute au théâtre en 1982 dans Le sixième jour de Maupassant, mis en scène par Laurentiu Azimiora. Sur scène comme sur le grand écran, il multiplie depuis les apparitions. Au théâtre, on l’a récemment vu dans Ma femme est folle et dans Les 39 marches.
Nous vous proposons sur les pages d’ ART SCÈNE RADIO, une balade Théâtrale pour découvrir le parcours et l’actualité d’un artiste débordant de créativité
– Art scène radio : Bonjour Jean Philippe Beche, je suis ravie de vous accueillir sur les pages d’Art Scène Radio. Nous allons, si vous êtes d’accord, remonter légèrement le temps et vous en conviendrez, cela ne fera de mal à personne
Vous débutez au Theatre en 1982. Après avoir suivi les Cours Viriot et les Atelier Andréas Voutsinas, mais comment est née votre envie de vous lancer dans ce métier ?
– Jean Philippe Beche : J’avais 12 ans quand j’ai vu mon premier spectacle. C’était irréel pour moi ! Je me suis laissé enfermer dans les coulisses pour découvrir tous les « trucs » de mise en scène… C’était là où je devais être
– Quelle fut votre première difficulté ? Est-il vrai que ce métier est plus difficile ?
– JPB : La difficulté quand on veut vivre de ce métier au tout départ, quand on se lance comme ça à 20 ans, et qu’on débarque de sa province natale, c’est de «bouffer» comme on dit. Moi j’ai eu la chance d’avoir eu des parents extraordinaires, et deux marraines fées qui m’ont hébergé et nourri. Je ne pourrais jamais oublier. J’ai ensuite fait des tas de petits boulots jusqu’à ma première feuille de salaire de comédien. Je pouvais vivre de ce métier. C’était donc possible. J’avais joué, et j’étais payé
– Avez vous fait cette fameuse « rencontre » qui vous a permis d’évoluer dans cet univers ?
– JPB : Mes principales rencontres dans le métier, ce sont mes partenaires sur scène. Ce sont eux qui vous font évoluer. J’ai eu la chance incroyable de retrouver quasi tous mes héros d’enfance, ceux qui m’avaient fait rêver sur le petit écran : Jean-Claude Drouot, Georges Descrières, Christian Marin, Michel Galabru, et les femmes ! Marie-José Nat, Geneviève Casile, Sophie Darel, et plus récemment la grande Chantal Ladesou ! Et tous les autres bien-sûr. Et puis il y a eu aussi la rencontre avec un spectacle : Les 39 Marches, 4 ans de ma vie, 2 molières, nous l’avons joué 700 fois !!! Il y a eu pour moi un “après” 39 Marches. Grâce à Eric Métayer qui m’a emmené dans une aire de jeu où je n’avais encore jamais été, cette aventure a été un accélérateur de ma carrière. Impossible d’oublier ça aussi
– Sur scène, vous alternez aussi bien des rôles du répertoire classique que moderne. Lesquelles préférez vous ?
– JPB : Les deux « mon général » ! Indissociables dans mon travail. Je pense en fait que cela doit correspondre à des facettes différentes de ma personnalité. Mes inspirations sont multiples. Des cartoons, en passant par les romans de chevalerie, à Vilar et les grands textes du répertoire, mes étoiles sont partout. Aujourd’hui par exemple, j’ai rejoint le Théâtre de la Huchette pour jouer la fameuse “Cantatrice Chauve” de Ionesco !
– Cinema, TV ou Théâtre, si vous aviez un seul choix à faire ?
JPB : M’éclater !!! Dans mon rôle ! Mon personnage. Peu importe si c’est sur un plateau de théâtre ou de cinéma, si le rôle en vaut la chandelle !
– Votre première pièce : TONY ET MARILYN a été créé à La Luna au Festival d’Avignon 2016, LES 39 MARCHES obtient le Molière de la Meilleure Pièce Comique en 2010. En 2016, vous étiez le mari de Chantal Ladesou dans NELSON qui a connu un énorme succès à Paris et dans toute la France.
Quel serait le secret d’un succès. La chance? L’intrigue ? Une tête d’affiche ? Quel est vraiment l’ingrédient magique pour faire adhérer le public selon vous ?
JPB : L’histoire. Surtout l’histoire que l’on raconte. Ce qui va aller directement au cœur des gens. C’est ce qu’il se passe à la fin de « Maquisard ». Le public est touché au cœur. Parce que nous avons partagé une histoire personnelle qui devient universelle.Et la chance qui plane au-dessus de vous !
– Est-il plus facile ou plus compliqué de jouer seul sur scène ?
JPB : C’est très bizarre en fait. Ce qui est compliqué c’est de se dire en loge qu’on ne va pas pouvoir partager avec ses partenaires. Mais très vite on comprend que c’est le public votre partenaire, et ce rapport essentiel avec lui devient un privilège. La qualité d’écoute sur «Maquisard » est magnifique.
– Vous êtes justement sur scène actuellement avec une histoire particulière, une histoire liée à votre grand père pendant la guerre. Comment est-elle née ?
JPJ : Je crois que je l’ai eue longtemps en gestation. Sans m’en rendre compte, tous les événements vécus ces derniers temps m’ont poussé à le faire ce “seul en scène“. Alors merci la vie ! Je voulais écrire sur mon papa instituteur et romancier. Parler de ma famille, si importante pour moi. Rendre hommage aux combattants.
Ce spectacle ne fait que commencer sa route. Avec mes deux fidèles collaboratrices, Laurence Lustyk et Catherine Azzola, nous voulons l’emmener partout. Afin que le travail de transmission de la mémoire continue. Ne jamais oublier