Rasheed Ferrache, bienvenue AU PASSAGE DES ARTISTES. Ton parcours de Comedien débute en 1982 dans Mille Milliards de Dollars, j’ai fait un calcul rapide, tu avais 10 ans, as tu des souvenirs de cette époque, tu as joué avec Patrick Dewaere mais pas seulement, tu as été le jeune Simon aux côtés de Jean Paul Belmondo dans l’As des As, ainsi que Coluche dans Banzai de Claude Zidi …
Comment les choses débutent pour toi ?Rasheed : Mon parcours débute exactement en 1978. Ma mère m’inscrit dans une agence toute nouvelle spécialisée dans les enfants mannequins. Je commence par des photos dans des magazines et catalogues célèbres tels queLa Redoute, Les 3 Suisses, etc.. puis je commence à faire mes premiers casting très rapidement et suis sélectionné pour des pubs TV. Ma première pub est pour une marque de jouets « Les Musclés », puis j’enchaine avec une pub avec Michel Leeb. J’enchaine de nombreuses pubs et séances photos jusqu’à mon premier casting pour un téléfilm qui se tourne au Touquet. J’ai un peu plus de 7 ans. J’enchaine sur plusieurs tournage jusqu’au casting de L’As des As.
Djazia : 1986, une année importante pour toi, LA MUSIQUE, tu commences à vivre ta vraie passion ?
Rasheed : En fait, je suis repéré par un producteur et la maison de disque Carrere en 1986, mais je chantais depuis déjà longtemps. J’avais fait mes premières maquettes avec 2 artistes célèbres des années 60/70, Corinne St Clair et René Joly. Je devis avoir 8 ans
Djazia : Quel regard portes- tu sur la musique actuelle ?
Rasheed : Je ne retrouve plus les valeurs de la musique telles que je les ai connues. Lors de mes premiers pas dans la musique, on avait envie de délivrer un message positif, qui fasse rêver, qui transporte le public loin de son quotidien, même si ca n’empêchait pas de dénoncer des choses importantes au travers des textes. Le Rap se chargeait habilement de dénoncer à sa manière et les rappeurs avaient un réel « phrasé » musical. Aujourd’hui, tout se ressemble. Les artistes chantent presque tous de la même manière et d’ailleurs le simple terme « chanter » n’est plus. On utilise beaucoup trop les machines, on délaisse la qualité des arrangements, les mélodies sont souvent pauvres et la musique n’a plus cette fonction de « faire la fête ». Ce qui a donné naissance à un nouveau public qui se trémousse, verre à la main, et smartphone dans l’autre. Je suis donc nostalgique de cette époque où l’on se préparait des heures pour aller danser sur la piste… piste qui n’existe quasiment plus non plus. Elle a été remplacée par un bar central, autour duquel les clients s’agglutinent. Tout ce constat pour dire que c’est triste pour la musique, car elle a toujours eu vocation à embellir le quotidien de beaucoup de monde. Aujourd’hui, elle est devenue trop conceptuelle. On vend une image bien plus qu’un talent
Djazia : Comment est née en 2017 l’idée de cours de chant en Livecam ?
Rasheed : J’ai dirigé de nombreux artistes, j’ai formé ou dirigé plus de 500 chanteurs pro ou amateurs, mais beaucoup restaient sans ne pouvoir évoluer dans un domaine précis, ç cause des distances. J’ai donc voulu apporter une possibilité aux passionnés de pouvoir se former facilement, même en étant loin de tout. Aujourd’hui tout le monde a une connection internet, mais les petites villes sont parfois dépourvues d’écoles ou de profs, ou même de conservatoire local. Tous les cours de chant ne peuvent pas être valables pour tous les élèves. Si on a un seul prof dans sa ville, avec un style classique, on est alors bloqué à ne devoir prendre des cours qu’avec celui ci. J’ai donc décidé de permettre à toutes et tous de pouvoir cibler un peu plus les musiques urbaines que je propose en plus des plus traditionnelles. Mais également de proposer des exercices ludiques, accessibles à tout le monde, et avec des résultats immédiats. J’ai crée mes propres formules, mes propres exercices, allant à l’encontre de tout ce qui se faisait, pour que le chant soit accessible, compréhensible mais d’un niveau très pointu malgré tout. La voix doit être considérée comme un instrument à part entière.
Djazia : Des projets artistique en perspective?
Rasheed : Comme toujours, bien entendu. La mise en chantier d’un long métrage qui est dans les tiroirs, mon album à venir, retardé à cause de diverses conséquences, mais surtout, mes concerts avec mon Funky Tour pour aller à la rencontre du public et partager des moments musicaux riches et intenses.
Djazia : Comment se passe pour toi cette parenthèse de confinement?
Rasheed : Se plaindre serait mal venu et très déplacé quand on sait que des malades luttent chaque jour contre ce virus, que des soignants et médecins sont en au front pour sauver des vies et que d’autres continuent de faire tourner et assurer la sécurité du pays, tous métiers confondus. Donc je n’en dirai pas plus sur mon confinement, car je préfère dédier cette dernière phrase à ces personnes pour qui j’ai une admiration immense.
Rasheed, merci infiniment à toi à très vite sur scène