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Olivier Macé : Un artiste aux Multiples Facettes

Olivier Macé est acteur, metteur en scène et réalisateur. Il a une carrière riche et diversifiée dans le domaine du théâtre, de la télévision et du cinéma. Sa carrière diversifiée en tant que comédien, professeur d’interprétation et coach en spectacle vivant montre son engagement dans le monde du théâtre. Art scène radio vous propose de découvrir 

– L’INTERVIEW –

Art Scène Radio : Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a poussé à devenir metteur en scène et comédien? 

Olivier Macé : Mon parcours, je pourrais le qualifier d’atypique car j’ai commencé, avec un doctorat de physique, par de la recherche dans l’aérospatial, puis j’ai bifurqué vers du consulting en management des risques avant d’être DRH. Je suis arrivé dans le métier de comédien que tardivement (40 ans) et la mise en scène est venue tout naturellement à moi car je sentais que j’avais des choses à transmettre (de par mon parcours), en étant de l’autre côté du miroir…Ma vie a été faite d’opportunités et de rencontres, et quel bonheur de changer de métier et d’être passionné à chaque fois

Art Scène Radio : Quelles sont les œuvres théâtrales que vous considérez comme les plus marquantes de votre carrière?

Olivier Macé: Oh il y a en tellement. Chaque pièce est une aventure à part entière. C’est difficile de choisir…Si je remonte le fil, et si je repense à des aventures humaines très fortes, il y en aurait 3 marquantes parce que très différentes

Ladies Night (une pièce sociétale) qui a été une dinguerie du début à la fin avec des comédiens hors du commun et qui ont tous aujourd’hui des chemins d’artistes incroyables (Olivier Marchal, Benoit Giros, Manuel Blanc, etc….)
Les Amazones de Jean Marie Chevret (une comédie où tout le monde pouvait s’identifier), qui a fait rire pendant 5 ans la France entière, avec une Chantal Ladesouqui excellait à chaque réplique et qui aujourd’hui est au sommet de son art
Love, Valour, Compassion, au théâtre de la Porte St Martin, montée en 3 semaines et qui a fait à l’époque un buzz incroyable sur un sujet LGBT dont on peut être fier
Art Scène Radio : Vous avez dirigé de nombreux acteurs et actrices talentueux. Comment choisissez-vous votre casting pour chaque production?

Olivier Macé : A chaque pièce, son casting en effet…J’aime faire des castings pour découvrir de nouveaux talents…Alors , oui, le théâtre privé nous oblige souvent à avoir des têtes d’affiche et c’est une discussion que nous avons entre la production, le théâtre et moi-même mais pour les nombreux autres rôles, j’ai les coudées franches et je recherche, par des castings organisés, les meilleures adéquations entre le personnage  et le comédien…J’ai, depuis maintenant 20 ans que je fais ce métier, donner sa chance à des premières fois à de nombreux comédiens et comédiennes qui réussissent aujourd’hui et j’en suis très fier

Je cherche avant tout à leur apprendre la sincérité dans l’interprétation

Art Scène Radio : Quelles sont les principales différences entre diriger une pièce de théâtre et jouer un rôle sur scène?

C’est évidemment très différent puisque mettre en scène est un process complet qui va du choix de la pièce et des acteurs, à l’organisation de toute la partie technique (décor, costumes, lumières, musique) et à son management, à l’écriture de la scénographie, puis à toute la partie répétitions et direction des acteurs, et après la première, à tout le suivi en fonction des premières réactions du public (surtout en comédie où le 4ème mur, c’est -à dire le public, est essentiel). Jouer n’est donc qu’une partie de tout cela et l’acteur qui est pris dans ce process ne peut et ne doit que se concentrer sur son rôle et son interprétation. Les quelques fois où j’ai jouerdes pièces que je mettais aussi en scène, ont été assez difficiles car je devais éclipser le metteur et me focaliser sur mon rôle…et en même temps donner un feedback à la fin de la représentation. Au début c’est délicat car on ne peut s’empêcher de regarder jouer ses partenaires, mais ça s’améliore par la suite

Art Scène Radio : Vous avez remporté un Molière de la meilleure pièce pour “Ladies Night”. Pouvez-vous partager votre expérience à ce sujet?

C’est un merveilleux souvenir…C’était ma première co-mise en scène avec Jean Pierre Dravel, et nous avions obtenu 3 nominations aux Molières pour la pièce. Je me souviens que la cérémonie était au splendide théâtre Marigny. Les deux premières récompenses nous avaient échappés et je me faisais déjà une raison pour la 3ème quand nous avons entendu le nom de la pièce «  Ladies Night » retentir dans la catégorie meilleure pièce…Je me suis retrouvé très vite sur le plateau un peu ébahi avec le Molière dans les mains en train de remercier la profession avec devant mes yeux un parterre de stars incroyables ( Jeanne Moreau, Isabelle Adjani,Isabelle Huppert, Jean Claude Brialy, etc…)… J’étais sur un nuage, la troupe aussi et nous avons bien fêté cela après, car cela récompensait toute une équipe. C’est le plus beau des Molières. A l’époque, j’étais encore DRH, vous imaginez les bravos quand je suis arrivé au bureau le lendemain matin…

Il y a une grande résilience et le spectacle vivant est toujours …vivant…

Art Scène Radio : En tant que professeur d’interprétation, quelles sont les compétences que vous cherchez à transmettre à vos élèves?

Je cherche avant tout à leur apprendre la sincérité dans l’interprétation…Comment s’approprier un personnage, en identifiant les enjeux et l’objectif global du rôle, puis ensuite pour chaque scène les ressorts et les objectifs particuliers. La difficulté du théâtre (à contrario du cinéma) est d’arriver à faire passer les émotions, à faire rire, à être vrai tout en projetant sa voix, pour que le spectateur qui a payé sa place au fond de la salle ait aussi droit au bonheur. Et comme disait Louis Jouvet «Qu’est-ce qu’il faut travailler pour être naturel ! »

Art Scène Radio : Comment percevez-vous l’évolution du théâtre en France au fil des années?

Le théâtre a beaucoup évolué depuis les 20 dernières années, où je suis dans ce métier. Et il faut bien l’avouer, les 5 dernières années ont été très chahutées entre les gilets jaunes, le covid, les grèves à répétitions et l’ambiance anxiogène que nous traversons actuellement…Mais il y a une grande résilience et le spectacle vivant est toujours …vivant…J’ai eu la chance de diriger des grandes figures du boulevard (Michel Galabru, Michel Roux, Annie Cordy, Marthe Mercadier, Claude Gensac, Patrick Préjean etc…)et ces grands acteurs aux carrières formidables sont plus rares aujourd’hui…Il faut se réinventer et de plus en plus de pièces de troupe sont à l’affiche et c’est tant mieux. Les jeunes metteurs en scène qui arrivent sont très inventifs et innovants même si l’excès de la vidéo et la rareté de beaux décors sont souvent de mises. Les budgets sont aussi plus serrés, les pièces durent moins longtemps
Aussi je privilégie les pièces en tournée car le public de province est incroyable de bonté et de générosité. L’offre est moins importante qu’à Paris et il y a une réelle gourmandise d’aller se divertir au théâtre

Art Scène Radio : Voudriez-vous nous parler de votre engagement dans l’enseignement du théâtre, en particulier auprès des personnes en situation de handicap?

Vous l’avez compris, j’aime transmettre, et je retrouve cette passion dans l’enseignement et dans l’organisation de master class pour des collectifs d’acteurs…Nous sommes des passeurs et mettre son expérience au service de différents publics est une véritable mission pour moi. A ce titre j’ai enseigné dans des écoles de comédie musicale, j’ai toujours aujourd’hui une troupe amateur adultes et nous proposons chaque année des spectacles dans des théâtres parisiens et effectivement j’ai enseigné pendant 5 ans au sein du CRTH (Centre Ressources Théâtre Handicap) dirigé à l’époque par Pascal Parsat…
Quelle belle leçon de vie, le parcours de chacun de ces élèves était, vous l’imaginez, loin d’être évident et par le théâtre et l’expression scénique, nous arrivions à leur faire oublier un instant leur handicap, nous les aidions à assumer et à se sentir moins diffèrent tout en respectant leur différence. 5 années de belles émotions à se sentir utiles

J’ai déjà été bien gâté, et si j’avais encore un rêve, ce serait de monter une comédie musicale

Art Scène Radio : Quelle rencontre a changé votre chemin professionnel?

La rencontre décisive a été le metteur en scène et comédien Jean Pierre Dravel, qui m’a repéré alors que je jouais une pièce de théâtre d’une troupe amateur. Il est entré dans la loge et m’a dit tout de go : vous êtes mon personnage de la pièce que je monte dans 3 mois. Débrouillez-vous pour trouver le temps mais je vous veux…Je n’ai pas hésité trop longtemps et je me suis lancé…Très vite, j’ai compris que le plateau c’était bien, mais que j’avais des choses à dire de l’autre côté. Je lui ai demandé de m’apprendre la mise en scène, il a accepté et je suis devenu son assistant, puis son co-metteur en scène…Notre collaboration artistique a duré 12 ans et nous avons monté de nombreux succès sur les scènes parisiennes et en province, avec une dominante la comédie de boulevard et sociétale; et bien sûr, je ne peux oublier tous ses merveilleux comédiens que j’ai rencontrés et qui m’ont fait grandir par leurs conseils et leur bienveillance

Art Scène Radio : Quels sont vos projets futurs en tant que metteur en scène et comédien?

Ils sont nombreux et très variés …J’ai la chance de pouvoir enchaîner beaucoup de mises en scène depuis 20 ans, et depuis un certain temps, des pièces très variées, de la comédie au drame, de la pièce historique au concert. Le seul en scène est aussi de la partie, un nouvel exercice pour moi. Pas beaucoup de temps donc pour revenir sur les planches et surtout je n’ai pas beaucoup de propositions de la part d’autres metteurs en scène. J’aimerais de temps en temps, moi aussi me laisser guider, sans avoir à gérer tout le process…

Art Scène Radio : Y a-t-il une pièce ou un acteur avec lequel vous rêvez de travailler à l’avenir?

J’ai déjà été bien gâté, et si j’avais encore un rêve, ce serait de monter une comédie musicale de grande ampleur, c’est un art complet et la musique conjuguée à la danse et à l’acting procure d’autres belles émotions…L’opéra serait aussi une envie naissante car les moyens investis sont incroyablesA bon entendeur….Mais mon crédo de metteur en scène est et restera de travailler avec les auteurs vivants sur des sujets sociétaux. Il existe de formidables auteurs aujourd’hui et j’aime les impliquer dans le montage d’une pièce, du moins au début…C’est un travail d’équipe et mon but est de ne jamais les trahir

Art Scène Radio : Pourrions nous évoquer votre actualité?

Sur cette saison 2023-2024, 7 pièces sont à l’affiche à Paris et en Province : 3 comédies en tournée : « Bas les masques » avec Patrice Laffont, Tonya Kissinger, Dominique Delacoste. « Un avenir radieux » avec Jérôme Anthony, Nicolas Vitiello, Géraldine Laspallus et « Le bal des vautours » avec Elisabeth Buffet, Shirley Bouquet, Enora Malagre. 
Deux pièces sur notre histoire : « Ces femmes qui ont réveillé la France » avec JeanLouis Debré et Valérie Bochenek (tournée) : critique Art scène radio : https://art-scene-radio.fr/ces-femmes-qui-ont-reveille-la-france-de-jean-louis-debre-et-valerie-bochenek-au-theatre-de-la-gaite-montparnasse, « Drôle d’histoire de France » de et avec Vincent Azé (Seul en scène au Théâtre d’Edgar), ainsi qu’un autre seul scène très touchant « Marcus » avec Jean Baptiste Marcenac à la Comédie Bastille. Et un concert «Chimène Badi chante Piaf », en tournée

Olivier Macé, merci d’avoir répondu à nos questions, rendrez vous au Théâtre très bientôt