Quinze ans après le suicide de son père, le chef du restaurant étoilé Argos, Electre est confrontée à la maladie de sa mère plongée dans le coma.
Animée par une haine pour sa mère qui la dévore, Electre veut convaincre le corps médical d’interrompre les soins, mais ses mots se heurtent aux paroles vides de sens de ses interlocuteurs.
Son frère Oreste, absorbé par l’écriture d’éléments de langage pour le ministre qu’il conseille, tente de persuader sa sœur de renoncer à son entreprise.
Résolue à condamner leur mère au silence et à faire la lumière sur la mort de leur père, Electre enjoint à Oreste de l’aider à faire triompher la vérité – avec les armes d’aujourd’hui : les mots, ceux qui disent, qui révèlent, et parfois tuent.
NOTE D’INTENTION
Le langage est aujourd’hui au cœur d’un paradoxe : omniprésent dans un monde que l’on dit marqué par l’« hyper communication », mais souvent impuissant à exprimer les faits et avoir une prise sur le réel.
Eléments de langage en politique, novlangue managériale ou encore codes de communication sur les réseaux sociaux : le langage est devenu technique, et son usage tactique afin de maîtriser l’expression.
Comment dénoncer des faits sans les mots pour les dire, lorsque la recherche de synergies remplace le plan de licenciement, que le crime passionnel supplante le meurtre conjugal, ou encore que le péché de chair peut servir à qualifier des abus sexuels ?
Les mots sont devenus les armes du monde contemporain, pour révéler ou bien dissimuler la vérité. Ils ont remplacé les coups d’épée meurtriers des temps anciens et des tragédies antiques.
Les mots d’Electre
Théâtre de l’Atelier – Paris
Le 05 Février et le 16 Mars à 21h00
Artistes : Matthieu Le Goaster, Paul Martin, Maou Tulissi, Juliette Urvoy, Grégoryq Verdier
Metteur en scène : Sébastien Bizeau