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Le complexe de Dieu, au Funambule Montmartre

Matthias est un jeune comédien qui flirte avec les excès. Sa meilleure amie le pousse à affronter son passé d’enfant abusé. Mais n’est-ce pas dangereux quand certains secrets n’ont pas encore été déterrés ? Et si le théâtre devait lui montrer la voie ?
Une pièce qui célèbre la résilience et le théâtre.
Note d’intention de l’auteur
Un jour, un ami de longue date m’a confié une histoire. Une histoire d’abus au sein de l’Église, qu’un détail familial rendait incroyable. Ce qui m’avait alors impressionné était le détachement avec lequel cet ami m’avait raconté sa propre histoire, comme un refus de se poser en victime, de se laisser définir par cet épisode de sa vie, lui qui avait pourtant été jusqu’au procès.
Son histoire m’avait remué. C’était à raconter, lui aussi le pensait. Mais comment trouver la bonne distance ? Comment être sûr de ne pas le trahir ?
Sans trop demander de détails pour ne pas brider l’imagination, je me suis mis au travail, aiguillonné par une idée simple : il ne fallait pas raconter cette histoire de manière linéaire. Comme les souvenirs revenant hanter ce jeune adulte à intervalles réguliers, cette histoire allait faire des allers-retours dans le temps. Et puis, quoi de plus passionnant que d’observer des personnages évoluer sur plusieurs années?

Une autre idée m’a été apportée par mon ami metteur en scène Jean-Luc Voyeux : articuler la prise de conscience de ce jeune homme autour d’un travail sur Le Tartuffe. M’est alors revenu le souvenir de certaines répétitions de théâtre qui m’avaient effectivement appris sur moi-même.
Je pouvais dès lors tenter de raconter l’histoire de ce garçon. Les drames de l’enfance nous changent, à nous de faire en sorte qu’ils ne nous définissent pas.

Note d’intention du metteur en scène

Mon premier intérêt pour la pièce venait du fait qu’elle décrit le parcours de Matthias comédien confronté à la recherche d’un personnage. Avec cet obstacle que les acteurs connaissent : ce moment qui peut être long, comme une traversée du désert. Après avoir erré en surface, il doit plonger et trouver sa vérité pour rejoindre celle du personnage. Un travail d’introspection qui parfois réveille des traumatismes, des blocages. C’est ce travail universel que nous faisons tous quand nous choisissons d’abandonner le masque social.

C’est alors que je me suis posé la question du Tartuffe : quels sont les dommages psychologiques à long terme quand un personnage s’installe dans une famille et en corrompt les membres ? Le Complexe de Dieu, dans sa construction même, tente d’y répondre: une succession de tableaux où différentes époques s’entrecroisent, où des personnages se confondent et sont joués par les mêmes acteurs, où d’autres personnages clé sont absents et où des zones d’ombre, des ellipses sont imposées. Autant de non-dits, de souvenirs altérés, de secrets et de dénis qui font le sel de la famille, thème qui continue de me passionner dans le travail d’Antony Puiraveaud.
La scénographie sera à l’image de cette histoire : un décor altéré, minimaliste, oublié. Trois périodes symbolisées par trois niveaux et des tableaux où les ombres et les lumières se succèdent.
Les comédiens ne quitteront pratiquement jamais le plateau et passeront d’un personnage à un autre sans réelle transition. Je souhaite un jeu détaché et humble de façon à traiter l’histoire comme un témoignage ou peut-être un souvenir. On évitera le manichéisme. Le spectateur, seul, jugera les protagonistes

 

LE COMPLEXE DE DIEU

Le Funambule Montmartre

 Les Mercredis et les Lundis

 

Auteur : Antony Puiraveaud
Artistes : Théo Dusoulié ou Olivier Troyon
Metteur en scène : Jean-Luc Voyeux