“Ce n’est rien, tu le sais bien le temps passe ce n’est rien” chante Julien Clerc. Les paroles signées Etienne Roda Gil, n’ont jamais aussi bien reflété la personnalité de son interprète.
Pour l’artiste, en effet, le temps n’a aucune emprise sur lui : la voix, l’énergie, le physique, rien ne change…ou presque. Au Palais des Congrès à Paris, ou en tournée avec son spectacle Les Jours Heureux, on continue d’assister à la performance d’un athlète de la scène. Il interprète chaque chanson – même les plus anciennes – comme si sa vie en dépendait, comme un débutant qui devait prouver son talent. Et c’est magnifique.
Ce perfectionniste à l’hygiène de vie exemplaire prouve à la nouvelle génération que rien n’est acquis. Julien Clerc fait ce que firent ses idoles : il n’arrête pas de travailler, de composer, de s’entourer d’auteurs aux textes forts.
Ses idoles justement, il leur rend un magnifique hommage. Et c’est peut-être le plus beau moment du spectacle. Accompagné de ses quatre musiciens, devant un immense rideau rouge il chante Barbara, Aznavour, Ferré, Montand, Bécaud, Trenet…Ceux qu’il a fréquentés, qu’il allait applaudir quand il n’était qu’un chanteur débutant cherchant sa voix et sa voie.
Cette voix dont il a pris tellement soin et longtemps travaillé grâce à des cours de chant incessants. Cette voix et cette passion qui nous font oublier que l’artiste porte beau ses 74 ans et plus de cinquante années de carrière. Un chemin fait de succès qu’il enchaîne avec le public, les alternant avec les nouveaux titres de son dernier album TERRIEN.
Vêtu de noir, léger, aérien, dansant ou assis à son piano Julien Clerc nous donne une leçon de vie, un exemple d’éternelle jeunesse, un retour vers l’enfance. Comme cette superbe chanson en signe de reconnaissance envers son institutrice: MADEMOISELLE.
Thierry FRERET