Denis Cherer a créé le spectacle “Aimons-nous les uns LOIN des autres” en s’inspirant des conséquences de la pandémie de Covid sur les comportements sociaux. Les personnages comme le “gros con… finé” et le rappeur “Petit corps patraque” reflètent des réactions humoristiques à la crise. Collaborant avec Olivier Korol et son fils Lucas, il a adapté ses textes pour la scène, intégrant musique et illustrations pour enrichir l’expérience. Le spectacle vise à transmettre des messages de fraternité et de respect. Pour les jeunes artistes, il conseille de rester authentiques et persévérants. Ses prochains projets incluent la reprise d’une pièce et une nouvelle comédie
L’INTERVIEW
Djazia Ahrénds-Benhabilés: Qu’est-ce qui vous a inspiré à créer le spectacle : Aimons-nous les uns loin des autres ?
Denis Cherer: En écrivant les textes humoristiques de mon recueil, pendant et après la pandémie du Covid, j’avais déjà une idée derrière la tête : les adapter sur scène et les jouer ! L’inspiration a perduré, car au-delà de la crise que nous avons vécue, les conséquences et le changement des comportements (Isolement, amour, amitié, relations de couple, télétravail, EHPAD…) ont donné beaucoup d’eau à mon moulin !
Comment avez-vous choisi les différents personnages de votre pièce, notamment le “gros con… finé” et le rappeur “Petit corps patraque” ?
Pour le gros con…finé, ça a été très simple ! Il existait bien avant le Covid !! Celui qui vide le rayon de pq au supermarché et qui fait le plein d’essence en plein confinement est le même que celui qui pique-nique en bord de route ou qui jette son mégot en forêt. Il en devient souvent drôle, malgré sa bêtise et son égoïsme ! Pour le second, face à la surenchère médiatique du Corona, j’ai cherché quel personnage pouvait le mieux, avec révolte et humour, crier son “ras le Cov“! Petit corps patraque, rappeur débutant, toussant et reniflant, a fait ses preuves !
Pouvez-vous nous parler de votre collaboration avec Olivier Korol sur ce projet ?
J’ai appelé mon ami de quarante ans et je lui ai dit “Veux-tu être mon œil extérieur ? Miroir, mon beau miroir, construisons ensemble un magnifique spectacle ! Ping pong de la création et de l’adaptation : On se renvoie tout, le bon comme le moins bon ! Olivier a été audacieux et créatif. Indispensable ! Et sans lui, avec mon goût pour la paresse, j’y serais encore ! J’ajoute que mon fils aîné, Lucas, nous a brillamment rejoints dans cette collaboration artistique. Auteur et interprète, il a apporté sa touche de sensibilité et son sens du rythme.
Quelle a été la plus grande difficulté que vous avez rencontrée lors de l’adaptation de votre recueil “Aimons-nous les uns loin des autres” en pièce de théâtre ?
La première version était trop fidèle au livre. Faire le show, c’est autre chose ! Alors on a très vite rectifié, bousculé, chamboulé, peaufiné… Aujourd’hui, ça fonctionne tellement bien ! Avec le public, quel plaisir !
Comment avez-vous intégré les musiques et les vidéos dans le spectacle pour enrichir l’expérience des spectateurs ?
Dès les premières répétitions, j’étais au piano. Je pouvais donc improviser au gré des textes et garder ce qui collait. J’ai ensuite demandé à mon ami Pascal Betremieux, du groupe rock “Les cochons dans l’espace”, de composer deux morceaux : “Le confiné alcoolique” et “L’horloge” qui ralentit pendant la crise. Surprenant et décalé ! Quant aux illustrations d’Élan, mon neveu,projetées par vidéoprojecteur, quelques-unes font partie du recueil, mais il en a aussi créé de nouvelles, comme ce défilé de virus en tous genres ! Hilarant ! »
Quels messages espérez-vous transmettre au public à travers cette comédie ?
C’est peut-être un peu utopique, mais, malgré des épreuves comme celle du Covid, que tout le monde a vécues, retrouver un brin de fraternité, d’écoute de l’autre, de respect et soyons fous… d’amour !
En tant qu’autodidacte, quel conseil donneriez-vous aux jeunes artistes qui souhaitent suivre un parcours similaire au vôtre ?
Soyez vous-même, démarquez-vous, faites-vous confiance et allez au bout de vos rêves ! Écoutez davantage votre petit doigt que les inévitables donneurs de leçons ! Soignez votre entourage. Plaisir, travail et… patience !
Avec quel comédien rêvez-vous de jouer ?
J’aimerais jouer avec Vincent Lindon.
Quel est votre meilleur souvenir de scène ou de tournage et pourquoi ?
J’ai beaucoup de meilleurs souvenirs… Merci la vie ! Mais il y en a un qui me vient à l’esprit : Nous étions en plein boum avec mon frère et le duo Cherer et Cherer. Salles bondées, télé, radio etc. Un soir, nous sommes engagés pour un gala de grande école sous le chapiteau du cirque d’hiver, plein à craquer. On a joué nos sketches en tournant sur nous-mêmes pour que tout le monde voie bien ! Magique ! C’était la piste aux étoiles !
Quels sont vos prochains projets artistiques après “Aimons-nous les uns des autres” ?
J’aimerais faire une reprise de ma pièce Les Nœuds au Mouchoir, qui a été jouée par Anémone il y a sept ans. C’était sa dernière apparition. Cette comédie douce-amère sur l’Alzheimer d’une mère entourée de ses deux fils me tient toujours à cœur. J’ai aussi écrit une nouvelle comédie pour une femme et un homme. À suivre…