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Une balade avec Sonia Fillaud Dubois

Sonia Fillaud Dubois bonjour, je suis heureuse de t’accueillir pour une parenthèse, une balade paisible et énergisante. Au passage des artistes, surtout pendant cette période de confinement, d’ailleurs comment vis-tu cet enfermement?
Bizarrement,  plutôt bien. Je suis en appartement à Paris mais j’ai la chance d’avoir un balcon. J’ai pu continuer une partie de mon activité de psychopraticienne en visio consultation. Certaines personnes que j’accompagne ont encore plus besoin de soutien donc je me sens utile. Elles peuvent être en grande détresse, à la fois confrontées à la maladie, aux problèmes financiers ou à de la violence. Et parfois les trois en même temps. Personnellement, je n’ai pas souffert de symptômes dus au Covid 19, je m’inquiète surtout pour les autres et suis très admirative de tout le corps médical et de tous ceux qui font vivre la société tout en étant confrontés au public.

D’après toi, si nous devions éviter une seule chose afin de garder la santé mentale et physique pendant le confinement, ce serait… ?
Pour vivre au mieux ce confinement, ne pas réactiver la colère en permanence et apprendre la tolérance sont des atouts précieux. Parfois la colère est complètement légitime mais à force de l’entretenir, elle se retourne contre soi. Les ruminations ne font pas avancer, si on veut que les choses changent, on peut commencer par agir à son niveau. Même de toutes petites actions peuvent redonner le sourire autour de soi et nous rendre heureux.

A travers  ton parcours professionnel on imagine une femme passionnée, sensible mais surtout battante
Est-ce  le cas ?
Oui je peux m’approprier ces trois adjectifs, passionnée, sensible et surtout battante.  Originaire d’un petit village à « Saint-Père en Retz « en Loire Atlantique, je suis arrivée à Paris à l’âge de dix-neuf ans pour devenir mannequin. C’était un changement total de vie et: rien ne m’a été donné sans effort. J’ai fait de nombreux castings avant de pouvoir vivre de ce métier

25 ans de mannequinat, que t’a appris ton métier ?
Ce métier m’a réparée : enfant, j’avais des difficultés d’expression, je n’étais pas à l’aise avec le langage. J’ai pu en créer un autre par le corps, par l’expression du visage, par l’émotion présente. J’ai adoré mon métier, j’ai aimé être coiffée, maquillée, incarner toutes les femmes en publicité, de la femme sportive, à la femme enfant, jusqu’à la femme d’affaires… J’ai pris confiance en moi, je devais ressembler aux femmes de la vie contrairement aux mannequins haute couture qui doivent ne pas sourire, être inaccessibles comme des objets d’arts.

Quel regard portes-tu sur la profession aujourd’hui ?
J’aime le mouvement qui donne une vraie place à des morphologies, et des âges différents aussi bien en publicité qu’en défilé. Jean-Paul Gauthier l’a compris depuis longtemps .Ce qui est incroyable c’est que je travaille toujours en show-room et en défilé à 57 ans essentiellement pour une marque «  Betty Barclay » fidèle depuis 23 ans, et dans certaines boutiques en France. Mes employeurs ont compris que le choix de leurs mannequins devait représenter toute leur clientèle.

Tu es membre individuel de la Fédération Française de Psychothérapie et de Psychanalyse depuis 2003,  voudrais tu nous raconter comment les choses ont commencé ?
Au plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été la confidente de tout mon entourage personnel et ensuite professionnel. J’ai entamé une psychothérapie à une période où je m’inquiétais pour l’avenir et en troisième séance, la thérapeute me demande :

Qu’allez-vous faire après le métier de mannequin ? Et je me suis entendue lui répondre comme une évidence « la même chose que vous » !

J’ai ensuite fait une formation sur cinq ans à l’Ecole Parisienne de Gestalt. J’ai commencé à exercer en 2003 en tant que Gestalt-Praticienne., et obtenu mon CEP (Certificat Européen de Psychothérapie) en 2013 avec mon article « De l’illusion à la confrontation au réel »

Je me souviens de la collaboration avec Philippe Risoli pour le Juste Prix comment es-tu arrivée sur nos petits écrans ?
C’est amusant de me rappeler que lorsque j’étais enfant, je pensais que le bonheur était à la télé. J’admirais toutes les émissions de variété, ce monde me fascinait. J’ai fait plusieurs castings pour des émissions avant « Le juste prix ». J’ai travaillé avec Christophe Dechavanne dans « C’est encore mieux l’après-midi » et Télé Caroline » avec Caroline Tresca et encore « La dernière séance » avec Eddy Mitchel où j’étais l’ouvreuse. Pendant les onze années durant lesquelles j’étais hôtesse au Juste prix,  j’ai reçu énormément de lettres de personnes en souffrance qui projetaient sur moi que je pouvais les comprendre. Au final, ces téléspectateurs ont su avant moi que je me destinais à être psychothérapeute C’est étonnant l’image que l’on véhicule inconsciemment

Un livre en prévision pour nous parler de bien-être, de l’image et son impact sur l’autre ?
Pourquoi pas ? Mais pour l’instant j’anime des formations sur l’image de soi et son impact sur autrui. J’ai réuni mes deux métiers. Ma sensibilité visuelle me rend attentive à la souffrance générée par le décalage entre ce que la personne voudrait représenter et la façon dont elle se voit. Pour moi, c’est une porte d’entrée pour accéder à son monde interne. L’image restaurée est une aide réelle à la reconstruction de son identité. Et vice et versa : si son estime de soi est renforcée, l’image se reconstruit. Mon livre pourrait aussi parler de tout ce qui m’a aidée à traverser un cancer du sein en 2019. J’ai défilé avec une perruque et des lunettes roses, j’avais besoin de continuer à rester dans la lumière avec cette nouvelle représentation de moi pour mieux l’accepter.

Quel conseil donnerais-tu aujourd’hui que tu n’as pas appliqué plus jeune ?
Mon conseil serait de dire à tous les jeunes qui sont hypersensibles d’accueillir cette sensibilité même si la plupart du temps elle est inconfortable, elle ouvre des perspectives insoupçonnables. Jeune, je pouvais avoir honte d’être à fleur de peau et aujourd’hui mon ressenti me sert à éclairer des situations bloquées qui concernent à la fois le dirigeant, le manager, l’artiste, l’avocat, le salarié, l’artisan… Personne n’aurait pu imaginer que je puisse un jour animer des formations sur le thème « Image de soi et impact sur autrui » ou coacher une personne qui a de très grosses responsabilités, sur ce même thème. Parmi les sociétés et organismes qui m’ont déjà fait confiance pour accompagner leurs collaborateurs, il y a  LVMH – Bouygues Construction- Le Tanneur- Bosch -l’Ordre des avocats- la Banque de France- La CCI  Ile de France- l’Incuba’school– l’école HEC…

Sonia, il existe des écoles pour presque tout aujourd’hui, existe-t-il une Ecole de l’image, du bien-être et lâcher prise pour se sentir bien dans la vie ?
Il est vrai qu’il existe beaucoup d’écoles mais je peux surtout parler que de celles que je connais le mieux qui est l’Ecole Parisienne de Gestalt. Ce n’est pas une école de l’image mais en même temps «  La Gestalt » signifie la forme signifiante. Cette thérapie permet à la personne de comprendre ses processus de fonctionnement au travers des ressentis émotionnels du moment présent.
Pour cela il est important de n’oublier aucune dimension aussi bien physique, affective, relationnelle, sociale que spirituelle.

Apprendre à révéler son potentiel et cultiver sa singularité est une manière de lâcher prise, de se sentir bien dans la vie,  je dirais même d’apprendre à s’aimer.

Sonia Fillaud Dubois merci infiniment pour ce moment et ces conseils, ou retrouver ton site pour suivre ton actualité et tes formations ?

www.miroirconsulting.fr ou  www.psychologie.net

Merci Djazia pour cette balade ! Tu poses de bonnes questions, elles permettent d’aller plus loin.

Merci chère Sonia, nous avions tous besoin et envie d’un moment de sérénité à travers cette lecture, j’espère qu’Au Passage Des Artistes, nous aurons le plaisir de t’accueillir pour une interview vidéo cette fois ci