Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Mon Père, cet Artiste

J’ai appelé ma maman ce matin pour avoir du réconfort, pour prendre de ses nouvelles et entendre sa voix, c’est important la voix quand on est loin, j’ai toujours adoré les voix, depuis petite j’étais sensible aux timbres de voix, à l’intonation d’une voix, à l’articulation, au son , une voix en disait long sur l’etat émotionnel, quand je suis passée à l’animation radio papa me disait de parler avec un léger sourire, celui ci s’entendait dans la voix, dire les choses avec le sourire facilitait le rapprochement entre les êtres, c’est vrai que dire : PETIT CON à quelqu’un avec le sourire atténuerait la baffe que tu te recevrais …
Maman est au cimetière ce matin, j’ai encore du mal à réaliser qu’à partir d’aujourd’hui Papa avait déménagé, la Madrague doit le pleurer comme nous tous, lui qui aimait regarder la mer sans les cons disait-il, il m’a appris à détester les cons, les cons c’étaient ces gens qui regardaient le doigt dirigé vers la lune, papa m’a appris que le soleil était une étoile, pas une planète, une étoile , j’avais 5 ans, il m’a toujours dit d’apprendre à faire les choses par moi même, c’était le secret de la liberté, il était libre, parfois un peu trop, à l’école primaire j’attendais avec impatience la rentrée scolaire pour remplir ces petites fiches de renseignement, nom, prénom, adresse, date de naissance et profession des parents, à 8 ans j’aurais du être fière de mettre que maman était chirurgien dentiste, à une époque ou peu de femmes travaillaient, moi j’écrivais en grand et avec une incroyable Fierté : profession du père : RÉALISATEUR RADIO, tout le monde devait s’en foutre de l’art et de la culture dans mon école à cette époque ! Pas moi
Quand beaucoup de jeunes filles faisaient le mur pour profiter de la vie, moi j’étais une jeune fille épanouie dépourvue de frustration, la religion, les interdits futiles n’avaient aucune place chez nous, comme j’ai aimé être éduquée par mon père, il était juste et avait des valeurs merveilleuses, ne jamais parler des gens, arrêtez de parler des gens… j’ai grandi en parlant de tout sauf des gens ! Ton éducation m’a servi si tu savais …
Tu étais loin d’être parfait mais tu as fait de moi une femme bien, une femme libre, courageuse et fière d’être ta fille, j’ai encore du mal à imaginer que tu es ailleurs mais moi je n’ai pas changé d’adresse encore, alors si le coeur t’en dis j’espère que tu passeras me voir de temps en temps, sache que je vais continuer à réaliser mes rêves comme tu m’as appris à le faire!
Chaque interview, chaque rencontre artistique, chaque applaudissement sur scène, chaque exploit réalisé sera pour toi .
Bon voyage mon Papa, je continuerai à vivre comme une artiste pour te rendre fière …
« The Show must go on »