Jeanne Gabrielle, l’émotion à fleur de notes

Jeanne Gabrielle est une artiste Française originaire d’Ajaccio, connue pour sa musique qui fusionne des influences sixties avec une touche contemporaine. Elle écrit et compose des chansons en Français, caractérisées par des textes touchants et une voix puissante et expressive. Son EP intitulé “Vertige” a été réalisé en collaboration avec des producteurs renommés tels que Samy Osta, Bénédicte Schmitt et Dominique Blanc-Francard. Parmi ses titres notables, on retrouve “Sur le fil”, une chanson qui évoque les doutes de l’existence.

Sur les pages de ART SCÈNE RADIO, nous avons le plaisir de partager un moment d’interview avec l’artiste

INTERVIEW

Djazia Ahrénds : Peux-tu nous parler de ton parcours musical et de ce qui t’a menée à la musique ?

Jeanne Gabrielle : La musique a toujours fait partie de ma vie. J’ai commencé par le violon au conservatoire à l’âge de 4 ans. Vers l’adolescence je découvre tout un univers musical que je connaissais peu, le rock.

Je commence alors la guitare électrique tout en écoutant quotidiennement David Bowie, les Beatles, le Velvet Underground puis Gainsbourg, Barbara, Brel, Françoise Hardy.

C’est vers 16 ans que je commence à écrire mes premières chansons, en français. Par la suite j’ai étudié le jazz dans une école de musicien professionnel (CFPM), travaillé ma voix, fait des arrangements sur mes chansons qui étaient alors en guitare / voix.

De fil en aiguille, je commence à me professionnaliser, à faire beaucoup de concerts, des premières parties (Dominique A, Brigitte, Michel Sardou, Louis Chedid.)… Puis en 2018 sort mon premier EP Vertige.

Quelles sont tes principales influences musicales, littéraires ou cinématographiques ?

Je suis une amoureuse de la chanson française. Je reste scotchée quand j’écoute les sublimes chansons de Barbara, de Serge Gainsbourg, Brassens, Brel. Je suis fan du groupe Odezenne. Je suis également influencée par des chanteuses comme Cat Power dont la musicalité, la fragilité de la voix m’émeut beaucoup

Mais finalement, que ce soit dans la musique, le cinéma ou la littérature, mes goûts sont très éclectiques. J’aime beaucoup le cinéma Français (Valérie donzelli,Jeanne herry, Audiard, Desplechin…)

Y a-t-il une rencontre ou un artiste qui a marqué un tournant dans ta carrière ?

Je dirais que chaque rencontre m’a emmenée quelque part mais je pense que celle avec mon producteur Valéry Zeitoun, qui a cru en moi dès le début, m’a énormément apportée

J’ai pu travailler avec des réalisateurs et arrangeurs merveilleux tel que Bénédicte Schmitt, Dominique Blanc-Francard, Samy Osta, Denis Clavaud

J’ai adoré ouvrir pour Dominque A. J’ai été sa première partie lors d’un concert à Bastia. Ce fut un concert important pour moi

Comment décrirais-tu ton univers musical en quelques mots ?

Le texte est vraiment important pour moi, ainsi que le travail de la mélodie. En ce sens je pense que le style de ma musique c’est la chanson Française mais il ya également une touche de pop, parfois de rock. C’est une musique assez organique (piano, guitare, basse, orgue, batterie). J’essaye d’y mettre toute ma sensibilité, mon vécu

Quels sont les thèmes récurrents dans tes chansons ? Y a-t-il un message particulier que tu souhaites transmettre?

Lorsque je réécoute mes chansons, je me rends compte que des thèmes reviennent souvent, l’amour, le temps qui passe, une certaine quête de sens, l’enfance. Ce sont des sujets assez récurrents dans mes textes. Une vraie psychanalyse :)

Comment se déroule ton processus de composition ? Es-tu plutôt instinctive ou méthodique ?

Je compose toujours de la même manière. Je cherche à la guitare une suite d’accords, puis une mélodie. Par la suite je commence à chantonner quelques mots, puis vient une première phrase, un sujet, et je me laisse guider par l’inspiration. Parfois je laisse la chanson de côté quelques semaines, en commence une autre puis revient sur la précédente

Ton premier EP, “Vertige”, est sorti en 2020. Peux-tu nous en parler et nous dire comment il a été conçu ?

J’ai composé toutes les chansons de cet EP en guitare voix et nous les avons habillées Samy Osta, Benedicte Schmitt, Dominique Blanc Francard et moi même. Je suis restée 6 mois en studio, Vertige est né

En 2020, tu as sorti le single “Famille”. Quelle est l’histoire derrière cette chanson ?

Famille est une chanson très importante pour moi. Je l’ai composé en 15 minutes. Ma famille me manquait. J’étais à Paris pour l’enregistrement de l’EP. Je suis originaire de corse, j’y suis née et j’y ai grandi. Tous les étés, nous les passions à Venaco (mon village) chez ma grand-mère. Je suis très nostalgique de cette époque où je passais mes journées à regarder ma grand-mère cuisiner, à aller à la rivière, puis venait les repas de familles quotidiens. Tout le monde se retrouvait, même les voisins. Cette chanson parle de, de ces moments magiques…

Dans « Sur le fil, » tu explores des émotions complexes comme le doute et la quête d’authenticité. Peux-tu nous parler du contexte dans lequel cette chanson est née ?

Quand j’ai écrit cette chanson je me sentais un peu coincée, bloquée. Je me posais beaucoup de questions sur ce monde en perpétuels changements. J’essayais de comprendre où était ma place, notre place, qu’est ce qui avait vraiment du sens. Je voulais mettre des mots sur cette peur face au temps qui passe si vite

Avec Saisons, tu sembles explorer le passage du temps et les émotions qui l’accompagnent. Quelle a été l’inspiration derrière cette chanson ?

C’est une chanson d’amour. Une rencontre. J’ai voulu décrire ce qu’on peut ressentir lorsqu’on ressent des sentiments amoureux

Si tu pouvais changer quelque chose dans l’industrie musicale, ce serait quoi ?

Le milieu de la musique est un milieu complexe. Si je pouvais changer quelque chose ce serait de laisser plus de place (radio, tv, victoire de la musique ) à des artistes plus confidentiels. La France regorge de musiciens talentueux et de styles variés qui méritent d’être plus entendus. Aujourd’hui la plus value d’un artiste est le nombre de followers sur ses réseaux sociaux. J’ai parfois l’impression que l’art passe finalement après