
Il est des figures qui traversent l’Histoire comme des tempêtes, bousculant les consciences, renversant les tabous et redessinant les contours d’un monde plus juste. Gisèle Halimi était de celles-là. Dans Une farouche liberté, porté par les mots de l’avocate et les plumes d’Annick Cojean, ce spectacle bouleversant redonne vie à soixante-dix ans de combats acharnés au service de la justice et des droits des femmes.
Une incarnation magistrale
Sur la scène de La Scala Paris, ce 28 janvier 2025, deux comédiennes, Marie-Christine Barrault et Hinda Abdelaoui, prêtent leurs voix et leurs âmes à cette icône du féminisme. Chacune, tour à tour, fait revivre Gisèle Halimi dans toute sa complexité : la rebelle, l’avocate, la militante, la mère, la femme amoureuse et libre. Leur interprétation est une danse subtile entre force et vulnérabilité, offrant au public une plongée intime dans la vie de cette femme d’exception.
Une vie au service des autres
Une farouche liberté est bien plus qu’un hommage. C’est un manifeste. Ce récit éclaire le parcours d’une avocate qui, dès son plus jeune âge, a refusé l’injustice, brisé les carcans et défié les patriarcats. Née en Tunisie, dans une société où être femme était une condamnation, Gisèle Halimi a osé dire non. Non au mariage arrangé. Non aux lois discriminatoires. Non au silence imposé.
Elle s’est imposée comme l’une des figures majeures des grandes luttes féministes du XXe siècle : du droit à l’avortement, qu’elle a ardemment défendu aux côtés de Simone Veil, au procès retentissant de Bobigny, où elle a fait triompher le droit des femmes à disposer de leur corps. À chaque bataille, Gisèle Halimi a porté la voix de celles qu’on n’entendait pas, des opprimées, des oubliées
Un cri d’urgence pour aujourd’hui
Ce spectacle, loin d’être une simple rétrospective, résonne avec une actualité brûlante. Les droits des femmes, arrachés au prix d’immenses sacrifices, sont aujourd’hui encore fragiles, menacés par des vents conservateurs. Une farouche liberté rappelle que les combats de Gisèle Halimi ne sont pas figés dans le passé, mais vibrent dans chaque lutte contemporaine pour l’égalité, qu’il s’agisse des violences faites aux femmes, des inégalités salariales ou des attaques contre le droit à l’avortement dans le monde.
Une invitation à la révolte
Dans une mise en scène sobre mais percutante, les mots de Gisèle Halimi claquent comme des coups de tonnerre. Ils appellent à l’action, à la révolte, à la vigilance. Car comme elle le disait elle-même : « La liberté ne se donne pas, elle se prend. »
Le spectateur sort de ce spectacle avec le souffle coupé, galvanisé par l’énergie et la détermination de cette femme hors du commun. Une farouche liberté n’est pas seulement un hommage à une vie exceptionnelle, c’est une injonction à ne jamais baisser les bras face à l’injustice.
Un rendez-vous à ne pas manquer
Le 28 janvier 2025, La Scala Paris deviendra le théâtre d’un moment d’une rare intensité. Une soirée où l’histoire d’une femme devient celle de toutes. Où la mémoire se transforme en une arme puissante contre l’oubli et l’indifférence.
RSVP rapidement, car ce spectacle est une invitation à célébrer, comprendre et poursuivre l’héritage d’une femme qui n’a jamais cessé de lutter pour une humanité plus libre et plus juste.