Je ne sais plus qui a dit que « le Théâtre est un géant qui blesse à mort tout ce qu’il frappe ». Le THÉÂTRE est une extraordinaire aventure, ce soir nous avons voyagé à travers le roman de Gautier, une incroyable machine à remonter le temps. Projetés contre un mur, celui de la mémoire, celle qui nous rappelle la grandeur du Théâtre
Je ne vous raconterai pas l’histoire, pour moi le Théâtre se vit, il se rêve, je vous laisse donc rêver, en essayant de vous donner envie de pousser ses portes.
Il faut dire que le voyage n’aurait pas été le même sans le capitaine et son équipage, un voyage aussi tumultueux que fantasque, un peu comme ce songe qui donne envie de ne pas ouvrir les yeux
Le talent et l’imaginaire exultant de Daniel Mesguich nous a offert le plus bel aveu d’amour et de reconnaissance au Théâtre, une déclaration remplie de gratitude aux comédiens et à l’art; un témoignage criant de vérité
En un instant, j’ai traversé le temps pour oublier l’ignorance, l’inculture et l’égoïsme du présent, celui de la consommation, celui du plaisir écœurant. Ce soir, j’ai eu la chance de me réfugier (mon âme et mon esprit dans les bras) dans une tout autre dimension, celle ou la poésie tourbillonne et valse avec l’émotion, celle où l’amour portait ses habits les plus nobles, celle où la passion faisait pâlir l’argent, une époque ou les mots nous offraient sur scène, leur plus belle danse, nébuleuse et sensuelle
Des pages tournées comme dans un conte, la pièce nous Fracasse l’âme, nous tracasse l’esprit, nous retourne le cœur. Faut-il aller au Théâtre pour se sentir vivant à nouveau ? Jean Marais disait : « Je fais du Théâtre pour ressentir les sensations que la vie ne m’apporte pas». Pour ma part, je vais au Théâtre pour oublier que le présent est devenu désormais futile et vain.
« Un seul être vous aime, et nous tous revivrons »
FRACASSE, est un texte ( inspiré du magnifique roman de Théophile Gautier) et une mise scène ( accompagné de Sarah Gabrielle) attestés d’une signature majestueuse, celle d’un maître en la matière : Daniel Mesguich. Fracasse est une pièce interprétée, avec adresse et intensité par les élèves du cours Mesguich.
Tous les décors et accessoires ont habillé d’autres spectacles par le passé, la plupart des éléments de costumes (fabuleux), dessinés et confectionnés par Dominique Louis ont embelli d’autres personnages comme Le Prince travesti. Le spectre du passé revient hanter la scène du théâtre DEJAZET.
Parce qu’un artiste ne meurt jamais, dans le public, le souvenir, ou les âmes de Mademoiselle Mars, de Lucien Guitry ( père de Sacha), de Bocage, de Sarah Bernhardt et tant d’autres, étaient sans aucun doute bien présents ce soir parmi nous
Fracasse est une invocation à l’intelligence il faut croire que le SUBLIME s’est fait appeler, une fois de plus : Mesguich