Le premier plaisir commence dehors. Il faut se promener dans le quartier de Montmartre, prendre un chocolat chaud dans un petit bistrot, pousser la porte du théâtre Lepic, regarder les fleurs posées sur la scène et attendre que le spectacle commence
Cette pièce est adaptée du best-seller de Valérie Perrin (Editions Albin Michel). Couvert de prix, ce roman poursuit sa vie sur scène, dans une salle pleine à chaque représentation. Parmi les spectateurs, ils sont nombreux à avoir été séduits, voire envoûtés, à la lecture des aventures de Violette Toussaint
Violette est gardienne d’un cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Elle change l’eau des fleurs, nettoie les tombes et les allées, assiste parfois aux enterrements. Un jour, un homme entre dans le cimetière et découvre que sa mère désire être enterrée auprès d’un inconnu…
En un peu plus d’une heure, il était impossible de retracer l’intégralité des aventures et des rencontres de cette solitaire que l’amour a abandonnée. Cependant, Salomé Lelouch et Mikaël Chirinian ont sobrement, mais de façon très efficace, mis en scène cette pièce aux parfums d’automne et aux couleurs chatoyantes. On y voit les sentiments se faire et se défaire, les étreintes précéder les séparations, la violence succéder à la grâce
Caroline Rochefort tantôt forte ou fragile est une Violette bouleversante de vérité. On y entend Charles Trenet et à la fin le public ému fait une ovation aux trois comédiens que l’on aurait aimé garder plus longtemps
Thierry FRERET